3 octobre 2024

Nantes Digital Week sensibilise les pros à mesurer l’impact environnemental du numérique

Mercredi 25 septembre, une présentation intitulée "ACV, un outil pour quantifier l'impact environnemental du numérique" avait lieu à la Galerie du Zéro Déchet à Nantes. Organisée dans le cadre de la Nantes Digital Week, cette présentation avait pour but de sensibiliser un public de professionnel·les au numérique responsable. Mission réussie malgré un doute dans les effets concrets de cette présentation.

Nantes Digital Week sensibilise les pros à mesurer l’impact environnemental du numérique

03 Oct 2024

Mercredi 25 septembre, une présentation intitulée "ACV, un outil pour quantifier l'impact environnemental du numérique" avait lieu à la Galerie du Zéro Déchet à Nantes. Organisée dans le cadre de la Nantes Digital Week, cette présentation avait pour but de sensibiliser un public de professionnel·les au numérique responsable. Mission réussie malgré un doute dans les effets concrets de cette présentation.

« La fabrication d’un appareil numérique utilise autant d’énergie que l’usage de celui-ci », expliquait Clémentine Delphin, consultante spécialisé en RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et intervenante lors de la présentation « ACV, un outil pour quantifier l’impact environnemental du numérique ». Organisé dans le cadre de la Nantes Digital Week, cet événement destiné aux professionnel·les a accueilli mercredi 25 septembre une dizaine de personnes dans la Galerie du Zéro Déchet à Nantes.

Une présentation sur l’impact environnemental du numérique

Portée par le collectif Nantes Numérique Responsable grâce à Clémentine Delphin et Guillaume Wolf, consultant en réduction d’empreinte environnementale liés aux activités numériques, cette présentation avait pour but de montrer concrètement l’impact environnemental du numérique. Les intervenant·es ont rappelé l’aspect matériel du numérique en évoquant entre autre que « la fabrication pèse lourd sur le climat et les ressources en métaux », et que les terminaux « ont le plus gros impact sur tous les facteurs environnementaux ». Chose en partie due au fait que « le recyclage ne fonctionne pas bien ». Cette présentation portait bien son nom puisque les intervenant·es ont réalisé l’ACV (Analyse du Cycle de Vie) d’un mail pour chiffrer l’impact environnemental d’un courriel. Ils ont fini par dresser le tableau de l’empreinte environnementale du numérique en France avant de conclure par le triste constat que comme partout, « les impacts environnementaux sont en augmentation continue ».

Clémentine Delphin et Guillaume Wolf animant l’événement professionnel « l’ACV : un outil pour quantifier l’impact environnemental du numérique » à la Galerie du Zéro Déchet

Une édition avec « de la discussion »

Après une heure de présentation, presque ininterrompue à part un court débat entre un participant et Guillaume Wolf qui dit : « le nucléaire est décarboné », plusieurs participant·es restèrent discuter. Une atmosphère propice aux échanges aussi observée dans d’autres événements de la Nantes Digital Week, selon Virginie Priou, coordinatrice de l’équipe organisant le festival : « Je suis allée principalement dans les évènements professionnels et ce que je constate c’est que le public pose pas mal de questions, il y a de la discussion […] donc tout ça, ça nous paraît assez positif dans l’appréciation de l’événement ». Une Nantes Digital Week qui rend ses « contributeurs satisfaits », pour celle qui attend 7000 participants aux événements professionnels (1000 de plus que l’année dernière) et qui nous annonce « être plutôt optimiste » pour cette 10ème édition.

« Mesurer n’est pas forcément synonyme de changement »

Cependant, autant d’échanges lors de ces événements informant sur le numérique responsable amènent-ils réellement à des changements chez ces professionnels ? Pour Frédérique, participante lors la présentation du mercredi 25 septembre et déjà formée à l’ACV, « mesurer n’est pas forcément synonyme de changement ». Employée dans le milieu bancaire où cet outil est déjà utilisé du fait « d’obligations légales », elle indique aussi que « mesurer est nécessaire pour réduire mais que dans le monde des entreprises, ce n’est pas gage de décroissance ».

Un témoignage qui fait écho à une enquête de Juliette Duquesne dans laquelle un ancien employé d’une multinationale soi-disant experte en numérique vert « prétendait aider à réduire les émissions de carbone », alors qu’elle aidait seulement à les tracer.

Sensibiliser à la mesure de l’impact environnemental du numérique pour « savoir où mettre son énergie »

Loin d’être utopiste, Guillaume Wolf, ne se voile pas la face : « il peut y avoir des retombées concrètes en parlant à des professionnels mais ça n’arrive quasiment jamais ». Avec cette présentation, Guillaume Wolf et Clémentine Delphin affichent surtout deux objectifs : « sensibiliser au numérique responsable sous différents formats tout en se formant », et « se faire connaître et valoriser leurs/nos activités ». Pour Clémentine Delphin, apprendre à mesurer l’impact environnemental du numérique est « une première étape […] qui permet de savoir où est-ce qu’il faut mettre son énergie ».

Une nouvelle politique publique pour le numérique responsable

Partenaire majeur de cet événement, Nantes Métropole a aussi un rôle à jouer pour l’application concrète d’une sobriété numérique sur le territoire. Interrogée sur l’implication de la métropole sur cette question, Louise Vialard, élue aux mutations économiques pour la métropole, nous avoue  trouver, l’actuelle feuille de route pour le numérique responsable « très légère », en dépit de « quelques engagements ». Malgré ça, celle qui est aussi élue à la ville de Nantes au numérique responsable, à l’open-data et à l’e-citoyenneté, annonce une nouvelle feuille de route « beaucoup plus fournie », qui sera présentée fin d’année, au conseil métropolitain.

Numa, originaire de Rezé, entretient un lien indéfectible avec Nantes, sa ville natale. Amateur de sport, il vibre au rythme du FC Nantes à la Beaujoire. Sa passion pour la culture se nourrit grâce aux manifestations culturelles nantaises tel que, le Festival des Utopiales. Nantes est pour lui une source inépuisable d'inspiration et de découvertes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017