« Un maker c’est un bricoleur qui aime partager ce qu’il fait », nous explique Jean-Baptiste Le Clec’h, fondateur de Makeme, l’agence qui organise l’événement. Les « makers » ce sont tou·te·s ces curieux·ses et passionné·es de bricolage ou de nouvelles technologies qui se forment en autodidacte à l’aide de tutoriels ou sur internet pour « savoir comment marchent l’électronique, les systèmes connectés, etc. » raconte le président de Makeme. Cette année le Nantes Maker Campus accueille plus de 500 makers venu·es de toute la France qui présentent sur plus de 130 stands leurs créations allant de « la poterie, la céramique, jusqu’à l’impression 3D, la robotique et l’électronique » détaille Jean-Baptiste Le Clec’h. Une grande diversité de makers est présente et les visiteur.euses peuvent aussi bien découvrir les créations d’artisans « plus traditionnels » que de « gens qui travaillent sur des nouvelles technologies ». Des ateliers sont également mis à disposition « pour que les gens puissent fabriquer des choses et repartir avec » indique le président de Makeme.
« On va chercher des gens qui ont vraiment cette appétence pour la transmission »
En huit éditions du Nantes Maker Campus, l’événement a accueilli « plus de 5000 makers différents » explique l’organisateur, « on a une sélection parce que tous les makers qui viennent à Nantes Maker Campus veulent forcément revenir l’année d’après, […] mais on ne peut refaire la même programmation chaque année » poursuit-il. Pour dénicher des nouveaux makers chaque année, Jean-Baptiste Le Clec’h fouille un peu partout notamment sur les réseaux sociaux mais aussi dans les journaux, « on va lire la presse locale où on trouve souvent des articles sur un particulier qui a fabriqué lui-même son système d’arrosage par exemple ». L’un des principaux critères dans la sélection des projets, c’est la diversité « on essaie d’éviter des projets qui sont trop semblables, trop similaires » explique le président de Makeme, « on va chercher des gens qui ont vraiment cette appétence pour la transmission, qui ont envie de partager et qui sont particulièrement pédagogue ». Les organisateurs doivent également être vigilants lorsqu’il s’agit de la sélection des profils de créateur.ices « il y a une forte partie qui concerne les sciences et les technologies et on ne veut pas raconter n’importe quoi à nos visiteurs donc il y a un gros travail de vérification sur ce que les gens nous proposent » explique Jean-Baptiste Le Clec’h. Pour les makers qui participent à l’événement c’est aussi l’occasion pour eux de se rencontrer, de découvrir les projets d’autres créateurs et de partager leurs innovations avec les visiteurs « c’est un peu la grande colo où tout le monde se retrouve, se rassemble et peut discuter de manière un peu plus intéressante de leurs projets » confie le président de l’agence événementiel qui organise le Nantes Maker Campus. Certains makers viennent aussi afin de compléter leur revenu ou bien pour financer leur passion, « on en a aussi une partie, de plus en plus, qui se professionnalise et qui crée leur entreprise suite à leur invention » indique l’organisateur.
Une féminisation en progression au sein de la communauté
Jean-Baptiste Le Clec’h constate depuis quelques temps une féminisation en progression au sein de la communauté des makers suite à l’émergence des nouvelles technologies de fabrication numérique comme les imprimantes 3D : « ces machines sont beaucoup moins chères et beaucoup plus fiables, beaucoup plus « Plug and Play », c’est-à-dire qu’elles sont vraiment utilisables tout de suite » explique-t-il. « Ce que j’observe depuis un an, c’est que ce sont beaucoup de femmes qui utilisent ces machines » indique le créateur de l’événement. Selon lui, l’émergence d’un public féminin permet d’apporter une nouvelle vision sur les technologies et machines présentées pendant le Nantes Maker Campus, notamment au niveau de l’aspect pratique. « Le public qu’on a avec les femmes, ce sont des personnes qui veulent qu’une machine fonctionne et soit beaucoup plus facile à utiliser » souligne Jean-Baptiste Le Clec’h, « au lieu d’avoir des geeks qui se concentrent plus sur la machine, et bien maintenant on a des gens qui se concentrent plus sur le résultat et ce qu’il vont en faire, je trouve que c’est beaucoup plus intéressant ».