12 novembre 2024

NHE, un média qui anime la communauté latino-américaine à Nantes

En septembre 2023, une petite plateforme du nom de "Nantes Habla Español", dédiée à la culture hispanique voit le jour. Sur leur page Instagram, on peut y retrouver toute l’actualité culturelle latinoaméricaine à Nantes.

NHE, un média qui anime la communauté latino-américaine à Nantes

12 Nov 2024

En septembre 2023, une petite plateforme du nom de "Nantes Habla Español", dédiée à la culture hispanique voit le jour. Sur leur page Instagram, on peut y retrouver toute l’actualité culturelle latinoaméricaine à Nantes.

« Le but c’est de faire en sorte qu’on se sente comme à la maison même si on est loin de chez nous » explique Lorena, qui a quitté le Guatemala il y a 16 ans pour venir s’installer en France. Avec le grand nombre d’artistes et d’entrepreneur.es hispaniques sur Nantes, il est facile d’inviter les Nantais.es grâce au média Nantes Habla Español (NHE), à faire leurs premiers pas de salsa, de cumbia ou de bachata, d’écouter de la musique venue d’outre mer ou de se retrouver dans une ambiance chaleureuse latinoaméricaine, comme si on y était.

La création du projet

Derrière NHE, on retrouve à l’initiative du projet Geovanny qui, de retour en Colombie après une année sabbatique passée en Loire Atlantique, repense aux cultures latinoaméricaines « qui sont très présentes à Nantes ». « Je dis tout le temps que je parlais plus espagnol à Nantes que français » s’exclame t-il, se souvenant de ses nombreux.ses ami.es hispanophones rencontré.es dans cette ville.

De là est né le média sur Instagram. Mathilde, nantaise et guatémaltèque d’origine, ainsi que Jhonatan, colombien et nantais d’adoption depuis 2 ans, se sont bénévolement lancés dans le projet aux cotés de Geovanny. Plus tard, Mauricio, sous son nom de scène DJ Mauro Cardenas spécialisé dans la musique latine, rejoint l’équipe suivi de Lorena, une passionnée de danse. L’objectif est de rassembler tous.tes les Latinoaméricain.es qui sont sur Nantes (Colombien.nes, Péruvien.nes, Mexicain.nes qui sont en majorité, sans oublier les autres nationalités minoritaires d’Amérique Latine dans la ville mais bien présentes) mais aussi d’intégrer les Nantais.es, curieux.ses de découvrir de nouvelles coutumes et traditions.

L’équipe de NHE de gauche à droite: Jhonatan, Lorena, Mathilde ainsi que Mauricio et Geovanny en visio depuis la Colombie.

La mise en place de projets autour des cultures latines

En plus du média informatif, iels ont créé des petits événements tels que « Les Blablas Espagnols« , « Les Rythmes Latinos » ou encore la « Fête colombienne »… qui ont pris de plus en plus d’ampleur. Iels ont commencé avec leurs cafés espagnols, hébergés par Carquefood, qui permettent de rassembler les adeptes de cette langue souhaitant échanger deux ou trois mots avec des hispanophones. Puis, en voyant l’intérêt grandissant des Nantais.es pour les cultures latinoaméricaines, NHE a commencé à organiser « Les Rythmes Latinos », des soirées autour d’une danse typique d’un pays d’Amérique Latine. « J’adore danser depuis que je suis toute petite, [c’est à dire qu’]on a déjà le rythme dans le sang » explique Lorena qui est à l’initiative de ce projet, sur lequel elle travaille en binôme avec Mauricio qui s’occupe de la musique. Avec « Les Rythmes Latinos », iels initient celles et ceux qui le souhaitent aux danses et aux musiques traditionnelles de ces pays avec des tenues, des instruments et de la nourriture typiques. Quant à la « Fête colombienne », organisée pour la première fois ce 20 juillet afin de commémorer l’indépendance de la Colombie, marquerait le début d’une série de soirées dédiées à la célébration et au partage des cultures de chaque pays d’Amérique Latine.

« Intégration », « promotion » et « partage »: ces mots, l’équipe les ont répétés plusieurs fois. Voilà le mantra qui définirait NHE. Iels sont à l’affut de toutes les propositions d’artistes et d’entrepreneur.es latinoaméricain.es et espagnol.es sur Nantes. On trouve de tout, de la danse, des concerts, des restaurants, des bars, « on fait aussi la publicité des cinémas qui vont passer des films en espagnol, parce que pour nous c’est un grand plaisir de pouvoir voir un film dans cette langue ». Effectivement, on peut voir que l’hispanité et l’attrait que peuvent porter les habitant.es de Nantes pour ces cultures, sont déjà très présents dans la ville avec l’exemple de l’essor que connaît le festival de cinéma espagnol, un évènement de 15 jours, qui fait pas mal de bruit en comparaison à ses homologues représentant le cinéma d’autres pays.

Une ambition de partage à échelle nationale

NHE, c’est un peu le média pionnier de la culture hispanique en France. L’équipe a pour ambition de s’étendre à l’échelle nationale pour promouvoir un maximum la culture latinoaméricaine dans le pays. À coté de ça, iels aspirent à la création d’une application (Hispañie) qui recenserait tous les restaurants, boutiques, bars, évènements latinoaméricains en France. L’équipe pense également à étendre les cafés espagnols et les soirées initiations à la danse car les demandes sont en hausse de la part des Nantais.es qui ne demandent plus qu’à bouger sur des rythmes latinos.

Si à 23 ans Loïs a déjà traversé l'Atlantique, visité trois pays avec son sac sur le dos et sa curiosité en bandoulière, c'est au bord de l'Erdre, à Nantes qu'elle préfère se retrouver plus que partout ailleurs, à l'écoute du clapotis de l'eau, son élément préféré.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017