12 janvier 2024

Oceanfest : coup de projecteur sur les associations de protection de l’eau à Nantes

CLEAN et la Fédération des amis de l’Erdre, deux associations nantaises, ont été sélectionnées pour être partenaire de l’Oceanfest, le festival en faveur de la préservation des océans qui s'est tenu à Nantes le week-end dernier. L'occasion pour Fragil d’aller à leur rencontre.

Oceanfest : coup de projecteur sur les associations de protection de l’eau à Nantes

12 Jan 2024

CLEAN et la Fédération des amis de l’Erdre, deux associations nantaises, ont été sélectionnées pour être partenaire de l’Oceanfest, le festival en faveur de la préservation des océans qui s'est tenu à Nantes le week-end dernier. L'occasion pour Fragil d’aller à leur rencontre.

“On voulait faire un mélange d’associations nationales qui mènent des campagnes d’ampleur et aussi mettre en lumière des petites associations locales”, nous expliquait Hugo Clément en amont du festival .

Tous les bénéfices de l’événement seront reversés à des associations en lien avec la protection des océans, ce qui inclut aussi par extension la qualité de l’eau de nos rivières. Entre de grosses structures comme Sea Shepherd France et One Voice, deux associations nantaises plus modestes, la fédération des Ami·e·s de l’Erdre et CLEAN (Conservation de L’Eau À Nantes), ont aussi été sélectionnées pour être partenaires de l’événement.

“Deux associations locales très complémentaires”, pour Thibaud, co-fondateur de CLEAN, dont le champ d’action se focalise sur le sujet des déchets et notamment les plastiques qui finissent dans les océans.

Une visibilité nécessaire pour sensibiliser et peser dans la prise de décision

Évidemment nous on était ravis, on ne pouvait pas refuser”, nous explique Charlotte Soleau, co-présidente de la Fédération des Ami·e·s de l’Erdre, en nous parlant de ses premiers échanges avec le festival. L’association qui intervient pour la protection des milieux aquatiques, espère grâce à la visibilité apportée par l’événement et notamment au stand qu’elle a tenu au Zénith toute la soirée, pouvoir sensibiliser plus de personnes aux questions de la qualité de l’eau. La fédération espère également réussir à grossir son nombre d’adhérents, seule solution pour pouvoir peser face aux collectivités et aux politiques.

Ce dernier point de vue est aussi partagé par Thibaud, “On observe souvent une certaine inertie des institutions et des gestionnaires administratifs … Cette visibilité nous permettra surtout de faire de bons plaidoyers auprès des élus, pour faire bouger les choses.”

Des fonds utiles pour les projets en cours des associations

En ce qui concerne la retombée financière, la Fédération des Ami·e·s de l’Erdre compte l’investir dans le matériel nécessaire à ses chantiers bénévoles (restaurations de mares, de zones humides …), ainsi qu’acquérir de nouveaux supports pédagogiques pour son volet animation et éducation à la nature, utile lors des interventions dans les écoles de l’association ainsi que les clubs Nature qu’elle organise chaque semaine.

Thibaud quant à lui voudrait que CLEAN puisse pérenniser leur projet d’éco-navigation à destination des entreprises, solution trouvée par l’association pour s’auto-financer et qu’ainsi les membres de l’association réussissent à se défrayer.
Le second objectif est l’agrandissement de leur réseau de bacs à déchets sauvages (basé sur le même principe que les bacs à marées), en les faisant construire par une entreprise d’insertion.

En attendant de connaître le montant des sommes débloquées, le festival a déjà rempli sa première mission, qui était de donner de la visibilité à ces associations nantaises.
Nous ne pouvons que vous encourager à les suivre sur les réseaux ou les rejoindre pour connaitre la suite !

Liens utiles

CLEAN (Conservation de L’Eau A Nantes)

Fédération des Ami·e·s de l’Erdre

Originaire de Normandie, Bastien a grandi dans le vignoble nantais. Après des premiers pas en médecine, c’est finalement vers des études de géologie qu’il se dirige. Passionné du vivant et de la terre (il avoue avoir une collection de pierres depuis tout petit !), Bastien ressent le besoin de s’engager pour penser et changer le monde de demain.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017