Les Poussins phoniques, c’est Frédéric Praud et Anthony Deneufve, deux mecs cools, habillés de pantalons jaunes, qui ont décidé de faire de la musique pour le jeune public. Les Poussins phoniques, c’est d’abord une rencontre entre deux passionnés de musique et de scènes. A l’aide d’instruments dit « classiques » mais également d’objets détournés samplés en direct, ils réalisent une performance sonore et visuelle jubilatoire pour « le jaune public et leurs parents poules ».
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Malgré leurs 19 ans d’écart, les deux complices de complètent parfaitement. Frédéric apporte les idées de chansons et les textes, tandis qu’Anthony gère la musique, les arrangements et la méthode pour scénographier le tout. Points communs, ils sont tous les deux souriants, enthousiastes, aventuriers, poètes et espiègles. De quoi faire rêver les enfants !
La fabrique à chanson
Cette année, grâce au dispositif La fabrique à chansons initié par la Sacem, ils ont écrit une chanson avec une classe de CM2 de l’école Roger et Renée Jolivot à Joué sur Erdre, Ok collège, et réalisé le vidéo-clip de ce morceau.
Rencontre avec les Poussins Phoniques
« Une volonté farouche »
Fragil : Quand les Poussins phoniques ont-ils été créés ?
Frédéric : Les poussins phoniques ont été créés en 2016, suite à une volonté farouche de monter un duo de musique et de chansons pour le jeune public. Notre première date remonte au 12 juillet 2016 au festival Rockissimo de Sablé sur Sarthe, un festival rock pour enfants.
Fragil : Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Frédéric : Anthony était ingénieur du son pour les Frères Léon, mon groupe précédent. Il a fini ses études et on l’a embauché.
Anthony : J’ai toujours fait de la musique. Je continue d’être ingénieur du son et en parallèle, on a créé ce projet.
Frédéric : Et il fait de la vidéo aussi !
« une liberté immense »
Fragil : D’où vient votre envie de jouer pour les enfants ?
Frédéric : Elle vient de loin, elle vient du blues (rire). Elle vient de nos tempéraments, de notre affinité pour un univers chatoyant, coloré et qui parle aux enfants.
Anthony : Il y a une autre raison que j’aime bien raconter : quand on fait de la musique pour le jeune public, on a une liberté immense pour nos propres créations et on peut partir dans tous les sens et délirer. Le but est d’être généreux dans la manière de faire de la musique. Donc c’est moins limité que dans des styles plus cloisonnés.
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Fragil : Quand avez-vous commencé à faire des ateliers dans les écoles ?
Frederic : Anthony donne des cours de musique dans des écoles de musique depuis longtemps. Moi j’avais fait des projets auparavant, notamment avec les maternelles de l’école Jules Ferry de Basse-Indre. On a sorti un album « Un arc-en-ciel sur les trois îles » que j’avais réalisé avec Leila Bounous. Avec mes précédents groupes, j’avais également fait quelques interventions dans des établissements scolaires. Mais là, pour la première fois, c’est grâce à la Sacem, à travers son dispositif « la fabrique à chansons », on a pu tous les deux concevoir une chanson avec une classe et aller au fond du sujet jusqu’au clip. C’est vraiment un sujet suivi et abouti.
« un grand brainstorming »
Fragil : Parlez-moi de la chanson « Ok collège » ?
Anthony : Le projet est lié à la Bouche d’air. Ils nous ont contactés pour nous demander de participer à ce dispositif via la Sacem. On a fixé 5 séances de 2 heures en classe à Joué sur Erdre. On a commencé par décrire aux enfants le processus pour écrire une chanson, puis on a réfléchi aux thèmes, aux choses à dire, aux choses à raconter, aux questions à poser. On a fait un grand brainstorming avec les enfants pour savoir ce que eux avaient envie de raconter. Ensuite, on les a répartis en 4 groupes de 6 élèves pour ressortir un sujet par table. Ça les a obligés à se mettre d’accord en petit groupe. Résultat, il y avait plein d’histoires différents qui partaient dans tous les sens, mais un thème récurrent : le collège et l’appréhension d’y entrer. On a tranché direct sur le sujet et on est passé au format : une chanson, 3 minutes, format court avec couplet, pré refrain, refrain, pont. Entre les séances, les enfants ont écrit un texte avec leur maîtresse en tenant bien compte des contraintes y compris les pieds. Finalement, on a retravaillé le texte qu’ils avaient écrit pour l’adapter au format chanson : deux trois vers, quelques formules un tantinet lourdes, les pré-refrains, le refrain et la partie slamée. C’est ainsi qu’est né le texte d’ « Ok collège ». Pour les arrangements, j’ai opté pour une musique actuelle avec une petite partie parlée/slamée pour ajouter du caractère.
Capture d’écran du vidéo-clip « Ok Collège »
« une maîtresse investie »
Fragil : Comment avez-vous travaillé le tournage du vidéo-clip ?
Anthony : Une fois le texte de la chanson fini, on a produit la partie musicale qu’on a gérée à la maison. On a ensuite enregistré les enfants à l’école. Pendant qu’on enregistrait certains, les autres planchaient sur le clip. Qui va jouer quel rôle ? Où va-t-on filmer les scènes ?… Ils nous ont pondu un super document pour le clip. On a fait le tri parce qu’on avait qu’une seule matinée pour le tournage. Un mercredi matin de 9h à 12h. Comme ils avaient tous participé à l’écriture, ils savaient exactement quand ils devaient mettre une tenue, quand il fallait préparer les décors…
Frédéric : Il faut préciser que la maitresse a fait un travail remarquable en terme d’encadrement du projet. Elle est musicienne et elle était très investie dans le projet. Jusqu’à faire un story board du vidéo-clip. Elle était à bloc du début à la fin du projet.
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Fragil : Avez-vous organisé une restitution avec les familles des élèves ?
Frédéric : Oui, ça rentrait dans le cadre du dispositif. La Bouche d’air nous a offert le plateau à la fin du mois de mai. On a pu mettre en scène la chanson avec une petite chorégraphie. Par ailleurs, les enfants ont été accueillis dans le lieu dans l’après-midi pour visiter et comprendre comment fonctionnait la Bouche d’air.
« ça fait du bien de fabriquer des chansons avec les enfants »
Fragil : Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
Anthony : Ce projet nous a permis de nous confronter au travail avec les enfants. On a de la chance parce que ça a très bien matché avec la classe. Pour nous, ça fait sens d’avoir un projet jeune public et ça fait du bien de fabriquer des chansons avec les enfants et pas seulement d’être sur scène à chanter pour eux.