23 novembre 2018

Opération Lune à la médiathèque Lisa Bresner

Dans le cadre du mois du documentaire, la médiathèque Lisa Bresner a sollicité Fragil pour animer un débat en marge de la projection du documenteur "Opération Lune" réalisé par William Karel en 2002.

Opération Lune à la médiathèque Lisa Bresner

23 Nov 2018

Dans le cadre du mois du documentaire, la médiathèque Lisa Bresner a sollicité Fragil pour animer un débat en marge de la projection du documenteur "Opération Lune" réalisé par William Karel en 2002.

Mercredi 21 novembre, la médiathèque Lisa Bresner a convié ses adhérents à une soirée débat autour de la projection du documenteur « Opération Lune ». En parallèle, la médiathèque a invité l’association Fragil à introduire puis à animer le débat qui a suivi la projection.

 

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Le complot chat

En préambule à cette soirée, la médiathèque et l’association Fragil avaient prévu de projeter une courte vidéo complotiste intitulée « Le complot chat ».

Réalisée par une classe de seconde d’un lycée de Bondy, cette vidéo tend à prouver que le chats nous gouvernent. Après les 4 minutes de la vidéo, nous avons engagé le débat avec les personnes présentes.

Puis nous leur avons diffusé le making of de cette vidéo, dans lequel les réalisateurs dévoilent la méthodologie en 10 points pour réaliser une vidéo complotiste.

Opération Lune

Nous avons ensuite projeté le documenteur « Opération Lune ».

Réalisé en 2002 par William Karel, « Opération Lune » est un canular sous forme de documentaire. Diffusé sur Arte le 1er avril 2004, ce documenteur est également décrit comme »un documentaire d’intrigue, subtil mélange de faits réels, de fiction et d’hypothèses autour d’un événement qui marqua le XXème siècle : la course à la Lune. »

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/11/IMG-5411.jpg » credit= »Médiathèque Lisa Bresner » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Selon le réalisateur William Karel, « l’idée était de détourner des entretiens, et nous n’avons mis aucun des témoins dans la confidence, ni les gens de la NASA, ni Aldrin, ni la femme de Kubrick. En détournant leurs témoignages, il suffisait d’avoir de faux témoins pour faire le lien et rendre l’histoire crédible. Aux vrais témoins, nous disions que nous faisions un film sur Kubrick, sur son film, sur la Lune ou sur la NASA, et nous leur posions des questions un peu vagues. »

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/11/IMG-5409.jpg » credit= »Médiathèque Lisa Bresner » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Le débat qui a suivi la projection a été très animé et les participants sont repartis avec, nous l’espérons, un esprit critique encore plus affuté.

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017