À la quasi unanimité, c’est le thème du sport que les élèves ont choisi pour s’essayer au journalisme. En cinq séances de travail, la classe de 3ème du collège Jean Monnet a réussi à réaliser une série de reportages publiée sur le compte Instagram @lequipe3b. Non sans difficulté mais toujours encouragé par leur professeure Mme Blanchard, le groupe s’est prêté à l’exercice journalistique en réalisant des interviews et articles centrés sur leur ligne éditoriale.
Réfléchir au journalisme …
À chaque début de projet de création de média avec un groupe, l’animatrice de Fragil prévoit une à deux séances de réflexion et de mise en pratique des bases journalistique. Une première question permet d’établir le niveau de connaissance médiatique du jeune public : c’est quoi un média ? D’apparence anodine, elle révèle cependant pour ces 3ème une omniprésence des réseaux sociaux dans cette définition collective. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes et à l’aide d’indices, que les ados réussissent à proposer d’autres types de médias : la télévision, les sites web, la radio ou encore les médias papiers. À la question « quel est votre média préféré ?« , tous et toutes citent un réseau social (Instagram, Tik Tok ou encore Youtube), aucune exception parmi la vingtaine d’élèves.
Afin de poursuivre la réflexion et tenter de susciter l’intérêt chez ce groupe à première vue très clame, l’animatrice de Fragil propose un atelier d‘initiation à l’écriture journalistique, suivi d’un débat mouvant. Ces temps d’échanges permettent d’amener les élèves à comprendre le rôle des journalistes dans la société, d’évoquer également la neutralité supposé de ces derniers ou encore de marquer l’importance de poser des questions afin de dépasser nos propres interprétations.
… Avant de passer à l’action
Au bout de la troisième séance de travail, les élèves ont pu déterminer la ligne éditoriale de leur média sur Instagram. Si le format du réseau social est imposé par le projet proposé par Fragil, le groupe a l’entière décision sur la thématique du compte et les sujets des reportages à traiter. Après quelques temps de discussion, les ados se regroupent autour du sport, thème qui semble toucher chacun·e d’entre elleux de manière différente. Après un brainstorm et un vote à l’unanimité, c’est « l’équipe 3b » qui a été sélectionné pour devenir le nom du compte.
Afin de préparer aux mieux les futur·es journalistes, l’animatrice a distribué à chaque groupe d’élèves une feuille de préparation à l’interview. L’essentiel pour elles et eux étaient de déterminer leur sujet, leur angle ainsi que de cibler les personnes à interviewer, à l’intérieur comme en dehors du collège. Avec l’aide et l’encouragement de leur professeure, chaque groupe a finalement pu déterminer son sujet ainsi que les autres éléments demandés.
Au retour de la quatrième séance, les élèves avaient pour mission de revenir en cours avec toutes leurs interviews enregistrées sur leurs téléphones, ce qu’une petite moitié de la classe, seulement, a fait. Les raisons évoquées à ce manquement oscillent entre « le manque de temps », « le manque de réponse des personnes contactées » ou tout simplement de « l’oubli« . Cette étape d’interview en autonomie est systématiquement source de retard pour la suite de ce type de projet et conduit avec cette classe à réorganiser totalement la séance de travail. Avec la bonne volonté des professeur·es du collège et l’organisation de Mme Blanchard, les élèves retardataires ont finalement pu interviewer certain·es professionnel·les du collège. Cet ajustement de dernière minute est récurrent dans ce genre de projet mais constitue ici, pour l’animatrice de Fragil, une première par son ampleur.
Cette adaptabilité constante dans les dernières séances de travail nécessite pour l’animatrice d’accepter de sortir d’un plan tout tracé d’ateliers et fonctionne d’autant plus lorsque l’enseignant·e en charge du projet facilite l’organisation au sein du collège. Grâce à ces ajustements et à un nécessaire lâcher-prise, tous les groupes ont pu poser des questions à au moins une personne sur leurs sujets respectifs. Ils et elles doivent ensuite s’atteler à l’écriture de leurs articles, étapes à réaliser en autonomie une nouvelle fois.
La dernière séance de restitution a été l’occasion pour les élèves de présenter leur travail devant la classe. Parmi la douzaine d’articles prévus, la moitié seulement a pu être publié à temps, faute de « de temps » ou « d’organisation » de certain·es élèves. À l’heure du bilan, beaucoup d’entre elles et eux soulignent le « manque de disponibilité » des personnes interviewées, principale difficulté pour ces élèves de troisième. La publication sur Instagram constitue un réel point positif pour le groupe, bien qu’un élève souligne le peu d’abonné·es sur le compte. Malgré l’investissement et la patience de leur professeure et de quelques binôme d’élèves, le groupe n’a pas montré un grand intérêt pour ce projet journalistique. L’animatrice de Fragil retient quant à elle la qualité des articles publiés, intégrant tous l’interview d’une personne liée aux thématiques choisis ainsi qu’une photo prise par les jeunes journalistes.