12 octobre 2022

Pauline Vermeulen : « Fragil, un point de départ dans ma vie. »

Elle s’appelle Pauline Vermeulen, elle a 35 ans et elle habite Lorient. En 2012, tout juste revenue d’une année d’études incroyable à Madrid, elle décide de s’installer à Nantes et d’y effectuer un volontariat en service civique chez Fragil. Un point de départ dans sa vie.

Pauline Vermeulen : « Fragil, un point de départ dans ma vie. »

12 Oct 2022

Elle s’appelle Pauline Vermeulen, elle a 35 ans et elle habite Lorient. En 2012, tout juste revenue d’une année d’études incroyable à Madrid, elle décide de s’installer à Nantes et d’y effectuer un volontariat en service civique chez Fragil. Un point de départ dans sa vie.

« C’est mon expérience à Fragil qui m’a sensibilisée au monde associatif que je n’ai jamais quitté depuis. »

En 2022, Pauline écrit et met en scène des spectacles pour un jeune public au sein du collectif L’estampette installé à Lorient. En parallèle, elle a beaucoup d’activités associatives, notamment sur une radio locale. « C’est mon expérience à Fragil qui m’a sensibilisée au monde associatif que je n’ai jamais quitté depuis. »

En 2012, après des études universitaires et une année espagnole, Pauline cherche un volontariat en service civique et, quand elle lit l’annonce publiée par l’association Fragil, elle y trouve tout ce qu’elle recherchait : « le milieu associatif m’attirait énormément, il y avait aussi l’écriture, la possibilité de couvrir la saison théâtrale nantaise et l’aspect pédagogie et transmission. Depuis, je n’ai jamais trouvé un boulot qui répondait à autant de mes envies et compétences. »

Supervisée par Romain Ledroit, l’unique salarié à cette époque, la volontaire avait pour mission d’encadrer pendant dix mois un groupe de jeunes issus du quartier des Dervallières et recruté avec l’aide de l’association Les 2 Rives. Elle a commencé par l’initier aux pratiques journalistiques, notamment aux techniques de l’interview, puis elle l’a accompagné à la rencontre d’entrepreneurs du quartier et l’a aidé à réaliser des portraits, ultérieurement publiés sur une gazette et sur un site dédié Parcours pro(se). « J’étais coordinatrice de projet éditorial. Mais à côté de ce projet, je n’ai pas pu m’empêcher de m’investir sur d’autres missions. J’étais à fond dans Fragil, donc j’aidais Romain à la correction des articles, j’ai également animé des réunions de rédac, j’écrivais des articles sur des événements culturels. Et on organisait aussi beaucoup d’événements pour créer de la cohésion entre les contributeurs et contributrices ».

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Un vrai tournant !

Engagée à 100% dans les activités de l’association, Pauline apprend énormément : « La sensibilité associative, l’audace de créer des projets, j’ai vraiment la sensation d’être montée en compétences grâce à ce passage chez Fragil. Ça m’a légitimée dans les métiers que j’ai faits par la suite, notamment en tant que chargée de com’ au centre dramatique national de Lorient. Fragil reste un super souvenir et c’est dommage qu’un service civique ne dure pas plus longtemps parce que je serais bien restée chez Fragil. »

Amie de Pascal Couffin, Pauline est restée informée de l’évolution de l’association au fil des ans et l’orientation vers l’éducation aux médias ne l’étonne pas : « Depuis le début de cette aventure, il voyait cette évolution vers l’éducation aux médias, il a réellement été visionnaire. À l’époque où j’étais à Fragil, ça commençait à se faire mais timidement parce que les établissements scolaires n’étaient pas très sensibilisés sur le sujet. »

Convaincue des bienfaits du volontariat, celle qui a vécu très positivement cette expérience et qui considère Fragil comme une famille conclut par un souhait : celui que l’association ne cesse jamais de recruter des volontaires car ces plongées dans l’univers de Fragil peuvent constituer des vrais tournants dans une vie. Pauline peut en témoigner, et elle n’est pas la seule.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017