17 octobre 2024

Pierre Farnoud, un retour aux sources

À 33 ans, Pierre Farnoud est de retour à Nantes. Professeur d’histoire-géographie, il observe avec curiosité les changements de sa ville natale. Entre ses promenades à Chantenay, sa passion pour le backgammon et ses racines iraniennes, il explore à sa manière l’histoire et la culture.

Pierre Farnoud, un retour aux sources

17 Oct 2024

À 33 ans, Pierre Farnoud est de retour à Nantes. Professeur d’histoire-géographie, il observe avec curiosité les changements de sa ville natale. Entre ses promenades à Chantenay, sa passion pour le backgammon et ses racines iraniennes, il explore à sa manière l’histoire et la culture.

À 33 ans, Pierre Farnoud est de retour à Nantes, sa ville natale. Après des études à Paris en archéologie et histoire ancienne, il a finalement choisi une autre voie. « J’ai toujours aimé enseigner, partager et vulgariser les connaissances », confie-t-il. Cela fait maintenant cinq ans et demi qu’il est professeur d’histoire-géographie au lycée, une profession qui lui permet de partager sa passion pour le savoir.

Originaire de Nantes, Pierre observe les changements dans sa ville avec curiosité. Il vit à Chantenay, un quartier qu’il apprécie particulièrement pour ses promenades le long de la Loire ou dans les parcs de Procé et de la Chézine. Bouffay, qu’il fréquentait adolescent, a bien changé : « Le miroir d’eau n’existait pas, il y avait un parc avec une fontaine, juste à côté il y avait une voie pour la circulation des voitures, tout cela c’est devenu piéton », se souvient-il.

Pierre est aussi un amateur de backgammon, un jeu d’origine turque qu’il pratique souvent le samedi avec son ami d’enfance. Cette passion pour les jeux traditionnels n’est peut-être pas étrangère à ses racines iraniennes, héritées de son père. Très attaché à cette culture,  il effectue plusieurs voyages dans un cadre familial, avant de s’installer un mois à Ourmia, dans le nord ouest de l’Iran, pour son mémoire. 

En parallèle, Pierre explore d’autres formes d’expression. Il commence à graffer avec un ami d’enfance et rêve de voyager un jour en Asie. En attendant, il continue d’apprécier Nantes et ses changements, tout en restant fidèle à ses lieux favoris, comme le Lieu Unique.

Plus vite, plus fort, et à plus grande échelle : c’est dans l’idée de se construire comme journaliste et faire porter la voix des autres qu’elle a rejoint Fragil.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017