Guillaume Dommartin, co-organisateur du festival Créatures, est luthier depuis 2010, mais explique être à la base musicien, batteur de jazz principalement, une carrière qu’il poursuit parallèlement. « Je suis arrivé à la lutherie tout simplement par l’envie de jouer de la guitare moi-même. Je commençais à peine à balbutier quelques accords et j’ai décidé de fabriquer un instrument. » Il a pu profiter de l’atelier de bois de son père qui -installé en Champagne- a toujours fait de la menuiserie. Et ce dernier est également passé à la fabrication d’instruments à cordes. « On s’y est mis en même temps et on partage cette passion encore aujourd’hui ! »
Guillaume fabrique aussi bien des guitares folk que des guitares classiques, électriques, des basses ou des guitares de jazz. Ce sont pour ces dernières qu’il éprouve une prédilection particulière ! Il faut compter plusieurs mois pour la création d’une guitare. Celle-ci peut être réalisée à partir d’essences locales : noyer, d’érable, d’épicéa et aussi du robinier ou du cormier. Le choix des bois peut être le fait d’une demande du client : « il va vouloir nécessairement un bois foncé pour la caisse et puis un bois clair pour la table et puis un manche avec une touche noire. » Ce qui l’oblige à aller vers des bois exotiques comme l’ébène ou le palissandre, même s’il y a une tendance actuelle à aller de plus en plus vers des bois locaux.
Ce sujet autour de l’utilisation d’essences de bois ou de matériaux composites sera d’ailleurs abordé lors du festival du point de vue impact écologique.
L’atelier du luthier regorge d’outils. Guillaume Dommartin explique : « Il faut toujours un outil particulier pour un usage particulier. Il y a des outils pour scier, il y a des outils pour poncer, pour sculpter, pour raboter, pour polir ou faire briller ; des outils pour le bois et des outils pour le métal ». D’ailleurs, il réalise lui-même les micros qui vont équiper ses guitares électriques.
Un instrument pour la vie et plus !
« Si elle est bien entretenue et si le musicien fait attention, une guitare dure toute la vie et même après. Idéalement on fabrique des instruments qui vont passer dans d’autres mains après. Un peu comme un violon ou contrebasse du 17e siècle. Les gens l’ont en leur possession, mais ils ne sont propriétaires que pendant un temps. Ce sont des instruments qui sont passés entre des centaines de mains différentes. »
« Désormais les guitares électriques des années 60 prennent de la valeur, et si elles sont bien entretenues, on peut les conserver ad vitam aeternam. » On est heureux·ses d’apprendre que les guitares de bonne facture issues du commerce ou celles fabriquées de nos jours par les artisans luthiers, si elles sont bien conservées, sont promises à l’éternité.
Les créatures à cordes Dommartin sont déjà dans les mains de musiciens réputés notamment dans le monde du jazz : Daniel Givone, David Chevallier, Gilles Coronado, Pierre Durand, Marc Buronfosse, Valoy… Enfin la liste est longue !