22 février 2024

Pour l’amour de l’art, l’exposition temporaire Street-Art à Nantes

Plus de 80 artistes anonymes de Street-Art se sont rassemblé·es, dimanche dernier et ont arpenté Nantes pour offrir aux personnes amatrices et connaisseuses de Street-art leurs œuvres à ciel ouvert ! C’est le rassemblement #Pourlamourdelart

Pour l’amour de l’art, l’exposition temporaire Street-Art à Nantes

22 Fév 2024

Plus de 80 artistes anonymes de Street-Art se sont rassemblé·es, dimanche dernier et ont arpenté Nantes pour offrir aux personnes amatrices et connaisseuses de Street-art leurs œuvres à ciel ouvert ! C’est le rassemblement #Pourlamourdelart

Ce rassemblement atypique et anonyme est né en 2021 lors du 2ième confinement de la période du Covid. Les lieux culturels et bars, qui sont des espaces de diffusion, de rencontres et de discussions pour un·e artiste, furent les derniers à être autorisés à ouvrir leurs portes au public. Se sentant complétement délaissé par le gouvernement, un petit groupe d’artistes nantais·es décide alors de lancer un appel aux artistes d’art visuel pour envahir les murs de Nantes et en faire une exposition à ciel ouvert. Cet appel fut donné aux alentours de la Saint-Valentin, lorsque seul·es les commerçant·es avaient le droit d’ouvrir pour se faire une plus-value sur cet période, d’où le nom Pour l’amour de l’art. La première année, 50 personnes ont suivi l’appel. « (…) il y avait un vrai besoin de la part des artiste d’être mis en valeur, de faire des expositions, pour lequel on s’empare de la rue pour pouvoir déclamer notre amour de l’art » explique une des organisateur·rices qui souhaite rester anonyme.

 

Pour l’amour de l’art ©Fragil

 

 

Dimanche, ce sont plus de 80 artistes, venu·es de Nantes, Rennes, Angers, de Charente-Maritime, de Bretagne ou encore Paris, qui se sont réuni·es et qui ont arpenté les rues de Nantes pour coller et afficher leurs productions originales. Chaque artiste a spécialement créé une œuvre pour l’évènement.

« Politiquement il y a plusieurs idées intéressantes dans le fait de faire du collage sauvage d’œuvre d’art : se réapproprier l’espace public pour s’y exprimer, donner à voir autre chose que des publicités sur les trajets de quotidiens des gens, sortir l’art des galeries et des musées pour le rendre plus accessible. Ça désacralise l’art aussi, parce qu’on crée des originaux qui vont peut-être être arrachés quelques heures après (…)  »  explique un artiste anonyme. « C’est bénévole, c’est un vrai don de l’artiste pour les passants» confirme l’organisateur·ice.

 

Pour l’amour de l’art ©Fragil

Pour l’amour de l’art ©Fragil

 

Pour l’amour de l’art est devenu aujourd’hui un rendez-vous incontournable pour les Nantais.es amateur·ices ou non de Street Art. Un compte Instagram Pour_lamour_de_l’art et un l’hashtag #Pourlamourdelart a été créé pour suivre l’événement et les artistes chaque année. Il existe également un plan interactif qui répertorie l’ensemble des collages avec le nom des rues, la photo de l’œuvre et le nom des artistes pour ainsi arpenter un chemin Street-Art dans la ville de Nantes. Une vraie chasse à l’œuvre éphémère car certains collages sont à ce jour déjà décollés.

 

Pour l’amour de l’art ©Fragil

Pour l’amour de l’art ©Fragil

 

 

Pour l’amour de l’art ©Fragil

Pour l’amour de l’art ©Fragil

 

 

 

Célina est arrivée à Nantes il y a 20 ans. Elle nous fait découvrir les lieux où elle apprécie aller et ce qu’elle aime culturellement.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017