Pour cette deuxième édition de “La fabrique en scène”, une estrade a été dressée sous le préau de la Fabrique des Dervallières. Ancienne école primaire construite dans les années 60, la Fabrique Dervallières-Zola a pour objectif de “développer un projet expérimental artistique” en accueillant des résidences d’artistes professionnels et amateurs. Fédérant plusieurs structures du collectif associatif hébergé de manière pérenne dans le bâtiment, dont l’association d’éducation aux médias Fragil, l’événement qui se tenait en ce doux week-end d’octobre a vu se produire une dizaine de spectacles. Concerts, danse, lectures et un temps à la frontière de la conférence et du théâtre proposé par Fragil.
Trente minutes pour parler d’éducation aux médias
C’est donc le coordinateur de l’association qui a présenté devant une quarantaine de spectateurs et spectatrices ce spectacle de trente minutes. Une nouveauté rafraichissante pour Fragil : « c’est très intéressant de monter sur scène avec ce genre de format qui change des ateliers quotidiens de l’association », nous confiera Merwann Abboud. S’inspirant de la pratique des conférences gesticulées développées par les réseaux d’éducation populaire, le coordinateur joue son propre rôle dans “Pourquoi je veux arrêter de travailler pour Facebook”. Tout en racontant son parcours de vie entre France, Liban, et Émirats Arabes Unis, le salarié de Fragil a retracé l’évolution des technologies de communication depuis 40 ans. Devant une audience attentive réagissant avec engouement à ses questions, l’orateur a pu transmettre différents concepts chers à l’éducation aux médias : “Qu’est ce que l”empreinte numérique ? Comment est-elle alimentée ? Sur quoi s’appuie le modèle économique des réseaux sociaux ?”. Autant de questions, distillées tout au long de la mise en scène, qui ont déclenché des réactions dans le public et amorcé un début de réflexion sur les usages du numérique.
Un spectacle à renouveler et améliorer
“On aurait pu continuer à l’écouter pendant trente minutes supplémentaires”, entendra-t-on dans la foule après les applaudissements nourris de fin de spectacle. Une première réussie, malgré quelques perspectives d’améliorations dont nous a fait part l’animateur qui aimerait “aller plus loin que l’empreinte numérique et intégrer plus d’aspects politiques dans le spectacle, tels que les problématiques liées à la surveillance de masse, ou au BigData”.