16 avril 2024

Quand les étudiant·es réinventent le musée d’arts de Nantes

Jeudi 4 avril, le musée d'arts de Nantes est devenu pour une soirée le "Musée des étudiants". La programmation fut intégralement créée par des étudiant·es en arts : danses, créations en temps réel, représentations théâtrales, commentaires d'œuvres et dialogue avec les artistes. Cette initiative gratuite et ouverte à tous⸱tes a rencontré un franc succès.

Quand les étudiant·es réinventent le musée d’arts de Nantes

16 Avr 2024

Jeudi 4 avril, le musée d'arts de Nantes est devenu pour une soirée le "Musée des étudiants". La programmation fut intégralement créée par des étudiant·es en arts : danses, créations en temps réel, représentations théâtrales, commentaires d'œuvres et dialogue avec les artistes. Cette initiative gratuite et ouverte à tous⸱tes a rencontré un franc succès.

« Cette soirée nous permet de pratiquer avec des gens de tout milieux, de tout âge, c’est très enrichissant”

Fanie Launay, étudiante en histoire de l’art a pu participer à l’évènement. Durant cette soirée, elle a délivré au public un commentaire d’œuvre, elle nous confie : “Le Musée des Étudiants nous donne l’occasion de faire un premier pas dans la médiation. Dans nos licences où la pratique manque au profit de la théorie, cette soirée nous permet de pratiquer avec des gens de tout milieux, de tout âge, c’est très enrichissant”. Adepte de ce genre d’initiative, elle avait déjà participé à deux évènements similaires “Les étudiants à l’œuvre”. On vient au musée pour voir des œuvres célèbres, mais c’est toujours intéressant d’avoir des évènements autres en parallèle”. Organisés eux aussi par le musée d’art de Nantes en novembre et en février derniers, Fragil avait recueilli les témoignages d’une étudiante ainsi que de l’organisatrice et chargée de projets et de médiation culturelle au Musée d’arts, Catherine le Treut .

5 étudiant·es en cycle 3 Théâtre du Conservatoire de Nantes performant leur création théâtrale.

 

“C’était une autre façon de voir le musée”

Côté public, Le Musée des Étudiant a plu. Bianca, passionnée d’art nous raconte ce qu’elle pense de la soirée : “C’est très important et c’est très intéressant, ça montre que le musée appartient au public, il appartient à la ville et aussi aux étudiants, donc quand les étudiants viennent ici pour travailler et montrer ce qu’ils font, ils utilisent un lieu qui est vraiment à eux”. Victoria, étudiante en échange, quant à elle rapporte : “Ça nous permet de voir le musée sous une autre perspective, j’aime la manière dont ils [ndlr : les étudiant⸱es] se sont approprié le musée”. “C’était une autre façon de voir le musée” déclare Dali, également en échange.

 

La compagnie de danse « Passage(s) durant » offrant une improvisation dansée pour l’ouverture de l’évènement.

 

L’évènement du 4 avril semble donc avoir fait l’unanimité aussi bien du côté des visiteur·euse·s que des organisateur·ice·s. Des retours qui vont sûrement encourager le musée des beaux-arts de Nantes à continuer sur sa lancée…

 

Léa, 19 ans, est étudiante en 3ème année de licence information-communication à Nantes. Journaliste en devenir, elle aime la création sous toutes ses formes, et possède surtout un réel attrait pour l’humain, ce qui l’a tout naturellement conduite à lancer le podcast Free Your Mind.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017