Provocateur, dédaigneux, méprisant. J’ai la gerbe.
Quand je le vois, lui et son stylo qui glisse sur le papier, accompagné par ces sept autres paires de roubignoles flasques. D’un coup de crayon, rayer quarante-quatre années d’une liberté de choix, concernant les femmes mais impliquant aussi les hommes. Parce qu’il a, entre les jambes, un sexe hétérogamétique, cela lui donnerait-il le pouvoir suprême face à celles qui ont, ô malheur, deux chromosomes X ?
Les pro-life se réjouissent, les pro-choice en pâtissent. Les ONG internationales qui se verront couper les vivres peuvent déjà démontrer les effets dévastateurs que cette décision implique. Cette carotte dont les fanes ont grillé au soleil bâtit des murs, consolide des frontières, creuse des brèches béantes et tente de diviser l’Amérique, diviser les peuples, diviser le monde.
[aesop_quote type= »pull » background= »#282828″ text= »#ffffff » align= »left » size= »1″ quote= »Rangez ce zizi, que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées ; Et cela fait venir de coupables pensées. » cite= »Molière (ou presque) » parallax= »off » direction= »left » revealfx= »off »]
La veille de cette signature, hommes et femmes ont battu le pavé à l’occasion de la Women’s March à travers le monde, pour protester à l’unisson contre ces aberrations. Des cris de révolte ; des voix protestataires, parfois graves, tintées de cynisme ou d’ironie ; des réactions hurlantes se sont aussi fait entendre sur les réseaux sociaux. Il y a, entre autres, la photo parodiée réalisée par le Collectif 52 qui propose un décret visant à interdire aux hommes d’éjaculer hors-procréation. Ô génie ! Hillary Clinton se retrouve alors dans le bureau Ovale, cernée par neuf femmes, prêtent à parapher ce bout de papier insignifiant mais aux lourdes conséquences.
D’autres, tel le site d’info parodique nordpresse.be, sont allés encore plus loin en proposant l’interdiction de la masturbation contre « le gaspillage des semences masculines » ou encore l’interdiction de la fellation « pour cannibalisme »…
L’absurde au service de l’absurde, comme un écho parfaitement orchestré.