25 novembre 2021

Réflexion autour des écrans à La Plaine-sur-Mer

L'association Fragil a été sollicitée le mardi 23 novembre par la médiathèque de La Plaine-sur-Mer pour animer une conférence-atelier sur le thème des "Jeunes face aux écrans".

Réflexion autour des écrans à La Plaine-sur-Mer

25 Nov 2021

L'association Fragil a été sollicitée le mardi 23 novembre par la médiathèque de La Plaine-sur-Mer pour animer une conférence-atelier sur le thème des "Jeunes face aux écrans".

Réunis dans l’auditorium de la médiathèque Joseph Rousse de La Plaine-sur-Mer, les participants et participantes, une petite trentaine, ont activement participé aux différentes réflexions proposées par l’association Fragil.

L’affiche de la soirée

Craintes et avantages antinomiques

Comme à chaque fois que l’association intervient sur ce thème, l’introduction de cette conférence-atelier était essentiellement axée sur l’utilisation des écrans par les adultes, le but étant de prendre conscience de l’environnement dans lequel grandissent les enfants et les adolescents. L’animateur a donc demandé aux participants et participantes de compter le nombre d’écrans présents chez elles et chez eux, puis leur a soumis quelques statistiques : le temps moyen passé devant les écrans par un enfant, puis le temps moyen passé devant un écran par les adultes, pour finir par le nombre de fois qu’un adulte consulte en moyenne son téléphone par jour. Des statistiques qui n’ont pas manqué d’en surprendre parmi l’assistance.

Les participants et participantes en réflexion par petits groupes

L’animateur leur a ensuite proposé de se répartir par petits groupes de quatre ou cinq afin de définir quatre craintes et quatre avantages de l’utilisation des écrans par les enfants. Lors de la restitution de ce premier atelier, ils ont énuméré des craintes communes comme par exemple la désocialisation, l’addiction, les contenus ou rencontres inappropriés. Au registre des avantages, les réflexions des différents groupes ont également mené à des thèmes communs et parfois antinomiques avec les craintes tels que la communication, la créativité, le partage en famille et l’amusement.

Les craintes et avantages proposés par les participants et participantes

Surpris par l’opposition de certaines craintes et avantages, les participants et participantes ont conclu à l’ambivalence de leurs sentiments face à l’utilisation des écrans par les enfants.

Recommandations proches de celles de spécialistes

Lors du deuxième atelier, l’animateur a proposé aux participants et participantes de se réunir une nouvelle fois en petits groupes afin de définir les recommandations qu’ils et elles feraient à des parents quant à l’utilisation des écrans par des enfants et des adolescents.

Au terme de plusieurs minutes et d’une nouvelle restitution, plusieurs règles ont été définies : pas d’écran avant trois ans, la validation de l’adulte en terme d’usage et de contenus, le cadrage de l’adulte pour les moments de la journée et la durée d’utilisation, pas d’écran dans les chambres ni pendant les repas, l’importance de discuter des contenus avec l’enfant.

Les recommandations

L’animateur leur a ensuite présenté deux recommandations de spécialiste : Les 4 pas de Sabine Duflo et le 3-6-9-12 de Serge Tisseron dans lesquelles les participants et participantes ont retrouvé leurs propositions.

Au-delà des recommandations, les participants et participantes ont ensuite pris quelques minutes pour partager leurs astuces : du temps d’écran en échange de tâches ménagères ou des coupons de type tickets de manège que les enfants peuvent utiliser en échange de minutes d’écran.

Le contrôle parental, fausse bonne idée

Il a ensuite été question du contrôle parental. Après une rapide présentation de l’animateur, les parents ayant déjà testé cette solution ont témoigné du même ressenti : les enfants sont très forts pour contourner toutes les tentatives de mise en place d’un contrôle.Ce qui a amené l’animateur a une conclusion simple, celle que Fragil développe à chaque intervention de ce genre : « Intéressez-vous à ce qu’ils font, discutez avec vos enfants de ce qu’ils regardent ou de ce qu’ils font sur internet ou pourquoi ils aiment tel ou tel jeu vidéo. Asseyez-vous avec eux pour découvrir Fortnite, Snapchat, Instagram ou Youtube pour in fine faire des écrans un support de discussion et non de dispute. »

Pour finir, l’animateur a proposé un dernier atelier : Que feriez-vous ? Plusieurs propositions ont permis aux parents de se positionner et c’est souvent un consensus qui a émané de l’assistance : « Votre enfant de 5 ans veut une tablette à Noël », réponse : non ! « Le téléphone de votre enfant de 12 ans sonne pendant le repas », réponse : son téléphone n’est pas avec lui pendant le repas.

Après des remerciements réciproques, les participants et participantes ont retrouvé la fraîche nuit de La Plaine-sur-Mer avec, en tête, de nombreux échanges éclairants et rassurants.

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017