30 octobre 2019

Reporters Solidaires : un compte Instagram pour faire découvrir le journalisme et le bénévolat

Via leur projet Reporters Solidaires, initié par les animatrices du service jeunesse de Mauves-Sur-Loire, une dizaine d'ados a pu pratiquer le journalisme et réaliser des reportages publiés sur Instagram.

Reporters Solidaires : un compte Instagram pour faire découvrir le journalisme et le bénévolat

30 Oct 2019

Via leur projet Reporters Solidaires, initié par les animatrices du service jeunesse de Mauves-Sur-Loire, une dizaine d'ados a pu pratiquer le journalisme et réaliser des reportages publiés sur Instagram.

“Peut-on faire du journalisme sur Instagram ?” Désormais, les jeunes de Mauves-Sur-Loire vous répondront “oui” sans hésitation. A l’issue de trois temps d’échanges et d’ateliers, les ados du service jeunesse ont pu mettre en ligne 4 photo-reportages légendés et chacun accompagnés d’un article journalistique sur Instagram.

Afin de mener à bien ce projet, l’équipe de Fragil est donc intervenue trois fois, entre septembre et octobre 2019 grâce à un financement départemental.

Tout d’abord, un atelier de deux heures a été consacré à faire réfléchir les jeunes sur les notions de réseaux sociaux et d’empreinte numérique. La publication des reportages se faisant sur Instagram, il était primordial que les adolescentes et adolescents puissent prendre du recul sur le fonctionnement des réseaux sociaux avant de les utiliser. Lors de ce premier temps, les débats furent riches et permirent de  mieux comprendre les enjeux liés aux données personnelles.

Le deuxième temps d’échange, lui aussi de deux heures, fut dédié à la découverte du journalisme. Entre débats, définitions communes, jeux d’écriture et atelier photo, les participantes et participants ont faire leur premiers pas dans l’univers de la méthode journalistique. Lors de cet atelier, les jeunes ont aussi pu créer la page Instagram des “Reporters Solidaires”, discuter de la ligne éditoriale de ce média et de la charte définissant les règles d’usage de ce profil : “peut-on suivre n’importe qui ?”, “peut-on publier des stories?”… autant de questions qui ont été débattues et solutionnées en groupe.

La définition des sujets, la réflexion sur la photo de profil et la mise en commun des recherches documentaires.

Le dernier temps de ce projet, s’étalant sur un mini-stage d’une journée et demi, a permis aux ados de réaliser leur premier reportage-photo de A à Z. L’équipe du service jeunesse ayant contacté “Pile Poil Sauvetages” pour une visite du siège de l’association, la première demi-journée de travail a été consacrée à la définition des angles des reportages, aux recherches documentaires et à la préparation des questions d’interview de la directrice de l’association. Le lendemain, les jeunes se sont rendus à Gesté dans le Maine-et-Loire afin de rencontrer l’équipe de l’association de sauvetage d’animaux de compagnie. Chacun des quatre groupes a pu interviewer la directrice selon leur angle, prendre des photos et collecter les informations nécessaires à leur reportage. De retour à Mauves-Sur-Loire, les jeunes journalistes ont pu rédiger et publier leurs articles sur le compte Instagram “Reporters Solidaires“.

Ce type de projet est bénéfique sur plusieurs points pour les adolescentes et adolescents. Tout d’abord il leur permet de s’emparer d’un réseau social qu’ils pensent bien connaître pour un usage moins egocentré. De plus, il favorise la prise de conscience de la possibilité de prendre la parole et de la nécessité de poser des questions, en travaillant en groupes, sur un projet commun. Enfin, il leur permet d’aller à la rencontre d’associations et de bénévoles s’impliquant pour des causes qui les animent.

D’autres reportages sont à venir sur leur compte Instagram dans les prochains mois, alors n’hésitez pas à les suivre !

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017