« On a appris des choses en discutant« , c’est l’une des réactions verbalisées par ces jeunes de 16-17 ans à l’issue de l’atelier animé par François-Xavier, chargé de projet médiatique et numérique chez Fragil. Ce vendredi après-midi de février, ces adolescents ont conclu leur stage de formation civique de deux journées à l’unité éducative en milieu ouvert (UEMO), par une discussion de plus de deux heures autour des médias, des réseaux sociaux et du cybersexisme.
Un temps pour parler des médias
Sollicitée par la PJJ pour animer des temps d’éducation aux médias auprès de son public, l’association Fragil a pris pour habitude de débuter ces ateliers par une temps de réflexion autour de la perception du mot « média » par les jeunes. « Quand je vous parle de média, vous pensez à quoi ?« , interroge l’animateur. Les réponses sont hésitantes « les réseaux« , « la télévision » répondent certains, d’autres restent perplexes et tentent leur chance en prolongeant l’idée de l’équipement électro-ménager : « le micro-onde !« . Passé les ricanements, la réponse interroge sur la difficulté d’appréhender le sens du mot « média » en français. Passé ce temps d’introduction, et après avoir défini les différents sens que pouvait avoir le mot, les cinq jeunes garçons ont été invités à discuter des réseaux sociaux.
Réseaux sociaux et contenus choquants
Autour de cartes plastifiées représentant les logos des principales applications, les participants ont créé des classements afin de discuter des différents usages des réseaux sociaux. Temps fort de cet échange, deux ados évoqueront leur consommation de vidéos, parfois extrêmement violentes, sur Telegram, messagerie reconnue pour son absence de modération . En parlant des « dangers pour les enfants qui pourraient tomber sur ces vidéos« , les stagiaires mettront à distance l’impact de leur exposition à ces contenus, jusqu’à ce que l’un d’entre eux évoque le fait que des images lui reviennent en tête « à chaque fois qu’on parle de Telegram« . Entendus par l’animateur, ces propos ont permis de discuter de l’accoutumance aux images violentes et de la possibilité d’en parler avec des adultes référents de leur entourage, notamment à la PJJ.
Le cybersexisme en discussion
Autre temps fort de cette séance, la discussion autour du cybersexisme a permis d’évoquer quelques notions cruciales concernant certaines pratiques sur les réseaux sociaux. S’appuyant sur des cartes de définitions de termes en lien avec le cybersexisme parfois techniques (« grooming« , « stalking » ou encore « droit au déréférencement »), les jeunes ont pu passer un peu de temps à échanger autour des nudes, (photographies à caractère sexuel envoyés par messagerie) et du consentement, notamment à travers l’évocation de la pratique d’envoi de dickpics, dont la banalisation de réception de ce type d’image dans les messageries des filles par était sous-estimée par ce groupe de garçons. Le compte Instagram @no.dick.pic faisant de la prévention autour de cette pratique a d’ailleurs pu être présenté.
Cet atelier a été plutôt apprécié par le groupe. Au delà des apports pour les adolescents, la discussion continue et dirigée a aussi permis aux éducatrices présentes de mieux comprendre le quotidien de ces jeunes en mesure alternative aux poursuites judiciaire.