18 octobre 2022

Sabrina Rousseau, contributrice de la première heure

Diplômée d’une licence en lettres modernes et un master en conception et développement de projets culturels, Sabrina Rousseau travaille depuis neuf ans comme assistante dans un service culturel. Elle a contribué au magazine dès 2004 et revient sur ses premiers moments dans l’association, l’époque où elle apportait « quelques bières aux réunions quand elles avaient encore lieu chez les uns chez les autres ! »

Sabrina Rousseau, contributrice de la première heure

18 Oct 2022

Diplômée d’une licence en lettres modernes et un master en conception et développement de projets culturels, Sabrina Rousseau travaille depuis neuf ans comme assistante dans un service culturel. Elle a contribué au magazine dès 2004 et revient sur ses premiers moments dans l’association, l’époque où elle apportait « quelques bières aux réunions quand elles avaient encore lieu chez les uns chez les autres ! »

 

Fragil: Que représente Fragil pour toi ?

Sabrina Rousseau:  Fragil est pour moi au départ un média associatif web qui traite des sujets de culture et de société. C’est un média qui a évolué en 20 ans et qui a aujourd’hui une mission éducative.

Fragil: Peux-tu nous raconter ton histoire avec Fragil ?

Sabrina Rousseau: Après qu’un ami ait vu une affiche à la fac sur laquelle il était noté que Fragil recherchait des rédacteurs, j’ai contacté Pascal qui m’a accueilli lors la première réunion. C’était le tout début de l’association il me semble et j’ai eu envie de faire partie de l’équipe. J’ai participé au magazine et webzine de 2004 à 2006 (aïe, le coup de vieux !). J étais contributrice notamment pour des articles plutôt culturels.

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Fragil: Quels projets te restent en mémoire quand tu repenses à ces années-là ?

Sabrina Rousseau: J’avais un petit enregistreur avec des mini-cassettes qui faisait énormément de bruit ! On y trouve les interviews d’Abd Al Malik, Zenzile, Anthony Gonzalez de M83 à l’Olympic et une improbable interview des Massacrors avec leur danseuse Yolande (qui ne répondaient pas du tout à nos questions !). Plusieurs articles me restent aussi en tête : celui sur l’univers des chapiteaux nantais et de toutes les personnes qui le font vivre, celui sur le mouvement straight edge (que nous avions écrit à trois) et qui m’a permis de rencontrer des personnes enrichissantes avec plein d’infos sur le mouvement punk en général ! Enfin, à la croisée de l’initiative culturelle, écologique et citoyenne, je me souviens de l’article sur Florian Guilet qui repêchait des objets dans la Loire pour en faire des œuvres d’art. Pour être honnête, j’étais plus concentrée sur les articles que j’allais écrire que sur la préparation de mon mémoire à la Fac !

Fragil: Qu’est-ce que Fragil t’a apporté ?

Sabrina Rousseau:D’un naturel plutôt réservé, Fragil m’a apporté de la confiance en moi et dans mes écrits. Fragil m’a apporté également de nombreuses rencontres et pas mal d’amitiés (dont certaines durent encore aujourd’hui). Et à force de traîner mes guêtres dans des salles de concerts ou de spectacles, j’ai voulu en faire mon métier et je suis aujourd’hui assistante dans un service culturel.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017