18 janvier 2018

Saint-Barth’, cette île que vous ne connaissez pas

Paradis fiscal, île de vacances luxueuses pour les plus riches ou encore lieu des funérailles de Johnny Hallyday, voilà ce à quoi rime Saint-Barthélemy dans vos esprits. Fragil vous propose de découvrir un nouveau visage de cette île que vous ne connaissez pas.

Saint-Barth’, cette île que vous ne connaissez pas

18 Jan 2018

Paradis fiscal, île de vacances luxueuses pour les plus riches ou encore lieu des funérailles de Johnny Hallyday, voilà ce à quoi rime Saint-Barthélemy dans vos esprits. Fragil vous propose de découvrir un nouveau visage de cette île que vous ne connaissez pas.

Vous l’avez bien compris, il n’est pas question de Saint-Barthélemy d’Anjou mais bien de l’île de Saint-Barthélemy située dans l’arc antillais entre Saint-Martin et la Guadeloupe. Ce petit caillou paraît presque insignifiant dans l’océan Atlantique avec ses 24 km², îlots compris, et ses 9743 personnes originaires de l’île ou étrangers tombés amoureux de ce coin de paradis.

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Savez-vous que ce territoire français ne possède pas de maternité ? Qu’il n’y a ni lycée ni université?

Découverte en 1493 par Christophe Colomb, Saint-Barthélemy est bien rattachée à la France depuis 1877 après avoir été échangée entre l’Ordre de Malte, la France et la Suède. Cependant depuis deux siècles, la petite île gagne peu à peu son autonomie, notamment depuis 2007 lorsqu’elle devient Collectivité d’Outre-Mer, mettant ainsi fin à sa dépendance administrative de la Guadeloupe.
Saint-Barthélemy ne peut pour autant être totalement indépendante car sa terre aride ne produit aucune ressource naturelle. Elle vit donc grâce aux importations et au tourisme, certes de luxe. Pourtant l’île n’est pas habitée tout au long de l’année par des milliardaires mais par des instituteurs, des pêcheurs ou des artisans. Et tout n’est pas si facile à Saint-Barthélemy. Savez-vous que ce territoire français ne possède pas de maternité ? Qu’il n’y a ni lycée ni université? Que le coût de la vie y est 25% plus élevé qu’en métropole ? Malgré toutes ces difficultés, les habitants de Saint-Barth’ semblent très attachés à leur île.

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Un mélange incomparable entre simplicité et nature

Malgré sa petite taille, l’île regorge de trésors naturels et culturels. Grâce à son lien avec la France et son emplacement au sein de l’arc antillais, Saint-Barthélemy marie une culture française, créole et des influences américaines. On le découvre avec le langage qui se divise en plusieurs dialectes : patois, créole et « franglais ». La nourriture est aussi un témoin de ce mélange de culture avec les plats typiques créoles ou encore les produits américains importés. Cependant l’île possède ses spécialités : ses galettes « Saint-Barth », son « bonbon blanchi » gâteau d’anniversaire incontournable ou encore l’usage de la tresse, art ancestral à base de feuilles de lataniers qui a donné à l’île son premier essor économique.

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Enfin si l’île est réputée pour être un coin de paradis, c’est avant tout pour sa nature.

Saint-Barthélemy regorge de plages de sable blanc et de collines avec vue imprenable sur l’île. Sans oublier sa faune caribéenne et bigarrée. Le charme de ce caillou tient de son aspect préservé car les plus beaux sites ne sont accessibles qu’à pied, après une petite randonnée, comme l’Anse de Grand Colombier ou les piscines naturelles de Grand-Fond. Il en est de même pour la faune qui est protégée grâce aux actions de la Réserve Naturelle et d’associations comme Saint-Barth Essentiel et Coral Restoration St-Barth qui se battent pour protéger les coraux, les iguanes ou les tortues de mer.
Finalement tous ces Saint-Barth’ sont conscients de la chance qu’ils ont de vivre sur ce caillou. Ils apprécient chaque jour de voir le soleil se coucher sur la mer, de nager avec des tortues ou de danser le zouk toute la nuit. Ils ne rechignent pas de dormir dans un hamac et d’être attaqués par les moustiques, d’attendre pendant des semaines la pluie pour remplir leur citerne ou de reconstruire leur case après un cyclone. Et ils sont reconnaissants de voir leurs traditions se perpétuer à travers leur enfants.

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J’espère vous avoir donné assez d’éléments pour entrevoir un nouveau visage de Saint-Barth’. Et si je vous en parle aussi passionnément c’est parce que je suis originaire de ce caillou et que j’y ai vécu les quinze premières années de ma vie. Alors au-delà de l’histoire de cette petite île, un conseil : dépassez les clichés et ouvrez grand les yeux !
Allez, sans rancune, on se retrouve sur la tombe de Johnny!

Lycéenne de 17 ans, Albane aime écrire sur la danse, le théâtre ou la littérature. Originaire de Saint-Barth, elle a un regard différent sur l’actualité culturelle nantaise.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017