Le STEMO, structure partenaire de l’association depuis trois ans, a fait appel à Fragil afin d’animer un atelier autour des réseaux sociaux, pour un groupe de six jeunes en stage civique. Accompagnés par une éducatrice, les adolescents ont activement participé à l’atelier de réflexion de deux heures autour d’applications qu’ils fréquentent au quotidien.
“Comment vous informez-vous ?” “Faites-vous confiance aux informations ?”
Après de brèves présentations de l’équipe de Fragil et du contenu de la séance, le groupe est directement amené à réfléchir sur ce qu’est l’éducation aux médias, et la relation qu’ils ont avec les informations. Pour la majorité, ils s’informent sur les réseaux sociaux (Snapchat Discover, Twitter…), ou sur les grandes chaînes de télévision. Cependant, ils affirment ne pas toujours faire confiance aux médias, et ne croient qu’aux preuves concrètes, telles que des vidéos, et aux journalistes. Un jeune dit lire le journal, et croise ses sources pour pouvoir faire confiance à une information, et vérifier la véracité d’un propos.
Classification des applications
Le groupe est ensuite sollicité à classer diverses applications imprimées sur des vignettes selon leur catégorie. On y retrouve des moteurs de recherches, des réseaux sociaux, des navigateurs web et des services de streaming. Après avoir fait des tas selon ce qu’ils pensent être correct, des confusions sont pointées entre navigateurs web et moteur de recherche, ce qui amène à la discussion sur leur différence. Une fois toutes les applications bien classées, les jeunes classent ensuite les réseaux sociaux selon leur fréquence d’utilisation. Ils expliquent leur choix, et ce qu’ils font avec telle ou telle application. Le réseau social Telegram a retenu l’attention du groupe notamment sur son fonctionnement, puisque ce dernier est une application de messagerie chiffrée, ce qui permet d’envoyer tout type de messages et de publications sans censure. Les adolescents ont pu parler de ce qu’ils voyaient sur cette application, notamment des contenus très violents.
Donnez-moi vos données
De fil en aiguille, la discussion mène vers le sujet de la récolte de données. François-Xavier, salarié de l’association Fragil, demande aux jeunes de venir un par un dans le couloir le rejoindre et de brancher leur téléphone à son ordinateur, afin que ce dernier puisse récupérer toutes les photos, vidéos, messages etc. Un peu surpris, les adolescents sont réticents à cette idée. L’intervenant admet qu’il ne le fera pas, que c’est une blague, et que cet “exercice” leur permet de comprendre ce que font les réseaux sociaux avec toutes nos données lorsque l’on accepte les CGU (Conditions Générales d’Utilisation).
S’ensuit une discussion à propos de Snapchat, et le trajet d’un message chat ou d’un snap photo “éphémères”. (schéma ci-dessous)
Le principe de Snapchat, qui est d’envoyer du contenu éphémère, est tout de suite remis en cause lorsque l’on sait que ce dernier est stocké dans des serveurs le temps que le destinataire ouvre le snap. Il n’y a rien de sûr, mais il est important de prendre conscience de ce fonctionnement.
Si c’est gratuit, vous êtes le produit
Enfin, le groupe mène une réflexion autour de la question “Pourquoi les réseaux sociaux sont-ils gratuits ?”. Les adolescents sont pleins d’idées, cependant la vraie raison n’est pas relevée. Aiguillés par François-Xavier, ils finissent par trouver que la publicité est la source de revenus des réseaux sociaux. Il leur est expliqué qu’en acceptant les CGU (conditions générales d’utilisation), nous acceptons que nos données soient utilisées à des fins publicitaires. En effet, une fois inscrits sur les réseaux sociaux, nous faisons face à de la publicité ciblée. Ces plateformes utilisent nos données, afin d’être payées par des annonceurs qui vont nous mettre de la publicité susceptible de nous intéresser sur notre fil d’actualité.
Le bilan de cet atelier est très positif : le groupe était dynamique, et très curieux. Ils affirment que le contenu de la séance était intéressant, et avoir appris beaucoup de choses qu’ils ignoraient sur les réseaux sociaux.