12 décembre 2018

Sensibiliser les jeunes aux Fake News ? Des ateliers pas comme les autres…

La fin du monde en 2012, Micheal Jackson n'est pas décédé mais est bien caché, un calamar géant dans la Loire... Nous avons tous déjà entendu quelques unes de ces nouvelles parfois un peu trop... recherchées. À Nantes Nord, un groupe d'adolescents a pu participer à des ateliers proposés par trois associations. Nous les avons retrouvés lors de la restitution de leur projet à la médiathèque Luce Courville !

Sensibiliser les jeunes aux Fake News ? Des ateliers pas comme les autres…

12 Déc 2018

La fin du monde en 2012, Micheal Jackson n'est pas décédé mais est bien caché, un calamar géant dans la Loire... Nous avons tous déjà entendu quelques unes de ces nouvelles parfois un peu trop... recherchées. À Nantes Nord, un groupe d'adolescents a pu participer à des ateliers proposés par trois associations. Nous les avons retrouvés lors de la restitution de leur projet à la médiathèque Luce Courville !

Puisque nous vivons dans un monde où chaque citoyen à les moyens d’être journaliste à son échelle et où l’accès à l’information est immédiate et plus qu’accessible… Pouvons-nous inciter les jeunes à développer un regard critique ?

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Les fake news, c’est quoi ?

Cette expression à consonance anglo-saxonne s’est plus que répandue ces dernières années. C’est en réalité la diffusion de fausses informations destinées à tromper l’auditoire. Celles-ci peuvent provenir de médias non-institutionnels (réseaux sociaux, blogs, etc.) aussi bien que de médias traditionnels. À l’ère où les informations sont instantanées et partout dans notre quotidien, il est parfois difficile de trouver le vrai du faux et de ne pas se laisser influencer.

Informer les adolescents : une initiative prise à Nantes Nord

C’est pourquoi, dans le cadre d’un projet du Mois du Doc, soutenu par la médiathèque Luce Courville, trois associations ont réuni des jeunes de 12 à 21 ans autours d’ateliers pour le moins originaux.
Durant trois mercredis de Novembre, les associations Vlipp, l’ACCOORD et la Horde des sentiers battus, ont organisé une série d’ateliers créatifs et éducatifs autours du thème des fake news. Un projet sous le nom très imagé de : « Mentez, vous êtes filmés ! ». Le but ? S’exprimer autours de ce sujet, amener à adopter un regard critique et comprendre comment ces informations influencent la société.

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Un programme tout en paradoxe…

Au cours de ces mercredis, une trentaine d’adolescents de Nantes Nord ont participé à ce projet. Beaucoup se connaissaient déjà grâce au pôle multimédia de l’ACCOORD. Et au programme : sensibilisation à la diffusion des fake news dans notre quotidien, rédaction d’un quizz de fausses informations mais aussi création du fameux « JT fake » !
Toufik, 12 ans, présentateur au cours de la restitution finale du projet, nous parle de son expérience. Il a pu, à travers ces ateliers, se mettre dans la peau d’un vrai rédacteur : écriture des chroniques, tournages, montages, mais ce qu’il préfère c’est bien-sûr être filmé car il fait « très bien son jeu d’acteur ».

Mais alors, est-ce que cela à fonctionné… verdict ? Toufik est toujours sceptique : « il y en a, mais elles ne sont pas diffusées par les grandes chaînes » !

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Une restitution pleine de mensonges

Mercredi 28 Novembre, 18h, à la médiathèque Luce Courville de Nantes Nord : C’est le grand soir pour cette troupe de petits journalistes. Ils sont tous venus assister à la présentation de leur vidéo, fières de ce qu’ils ont accompli. La soirée a débuté avec un questionnaire de fake news pour tester ces petits professionnels en la matière. Puis, s’en est suivi le « Jt fake » ! Nous découvrons alors pendant 17 minutes les rôles interprétés par tous pour réaliser un vrai journal télévisé : présentatrice, envoyés spéciaux, journalistes, chroniqueurs mais aussi professionnels et passants. Et comme ce journal porte bien son nom, il était bien-sûr totalement faux. La créativité a laissé place à de belles inventions telles que les souris qui sont devenues mangeuses de chats, la Tan qui laisse tous les citoyens dès 16 ans conduire les tramways, et pleins d’autres histoires plus rocambolesques les unes que les autres.

La soirée s’est terminée comme elle avait débutée, dans la bonne humeur. Le mot de la fin étant tout de même de rester vigilant !

Étudiante en langues étrangères appliquées, grande adepte de la cinématographie et souvent dans la lune ! C'est sur le monde, la société et la culture que j'aime poser mon regard et trouver des réponses.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017