Rendez vous sous un chapiteau, à deux pas de Nantes, pour une soirée toute droit sortie d’un souvenir d’enfance. Pour cette soirée du 14 novembre, pas de popcorn, pas d’animaux sauvages, pas de clown, le cirque ce n’est plus ça. Ce soir nous avons rendez vous avec le Cirque Inextremiste, venu nous présenter leur spectacle Extension, créé en 2014. Un choix de nom qui s’explique très rapidement après le début du show.
Bien installé dans un gradin quasi-plein, la vue sur la scène est quelque peu déconcertante, bien que le spectacle n’ait pas encore commencé. Un sol jonché de bouteille de gaz de différentes tailles, de planches de bois, de plots de signalisation. On se croirait sur un chantier, et ce n’est pas finit.
Avec un temps parfois long, le spectacle porté par trois artistes se met en place. Les acrobaties sont de plus en plus impressionnantes, nous sommes face à des équilibristes fous. L’un est en fauteuil roulant installé dans une mini pelle, les deux autres au sommet d’une planche de bois. Le récit de cette soirée est simple : l’un veut se venger des deux autres et leur en fait voir de toutes les couleurs ou plutôt de toutes les hauteurs.
Face à cette démonstration de force (et de créativité), le public nantais reste sans voix. Façon de parler. Tout au long de la représentation les enfants, les adultes, les ados rient, crient, bref s’intègrent à la proposition artistique des artistes. Ces derniers reprennent biens les codes du spectacle vivant : faire rire le public, le faire participer et accentuer une certaine proximité entre la scène et les gradins.
D’un décor de chantier à l’air négligé, les artistes circassiens nous emmènent jusque dans leur folie créatrice et vertigineuse. On croirait à une soirée entre potes, quand l’un suit les autres à vouloir faire des conneries sur le bord d’une route, le professionnalisme en plus. Si la chute n’est jamais loin, elle ne fait que renforcer l’intérêt du spectacle. Une performance millimétrée surprenante qui réjouit l’enfant qui sommeille en nous.