ALIP

30 novembre 2020

Lectures au pied du sapin : Les libraires se préparent

La période de Noël s’annonce compliquée en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie de coronavirus. Pour y faire face, l’Alip (Association des Librairies Indépendantes des Pays de la Loire) lance une campagne de sensibilisation, pour inciter les lecteurs à anticiper leurs cadeaux de Noël. Une campagne qui se veut “conviviale et décontractée” selon Marie Goiset-Marcon de l’Alip. C’est l’occasion pour Fragil de faire le point sur la situation des libraires pendant ce second confinement.

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3 avril 2020

La culture Nantaise migre sur la toile : Votre libraire Nantais en ligne

Nous évoluons dans une spirale de sollicitations continues depuis quelques décennies. Il est difficile d’y échapper. Nous naviguons en permanence entre le travail, les enfants, les sorties, ou toute autre activité qui ne laisse finalement que peu de temps libre, et nous avons l’habitude du tout, tout de suite. Plusieurs scientifiques ont étudié cette accélération, comme le sociologue Hartmut Rosa, dans «Accélération. Une critique sociale du temps » (La Découverte, mai 2010). Il nous explique que notre vie se densifie progressivement.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017