humour noir

16 novembre 2018

Fabuleux Fabrice

Son nouveau spectacle s'intitule « Plus rien à perdre » mais on se demande s'il n'aurait pas prévu de l'appeler « plus rien à foutre » avant de s'auto-censurer : Fabrice Éboué pratique l'humour noir (sans mauvais jeu de mots) mais de manière si politiquement incorrecte que c'en est un régal. Il a rempli la Cité des Congrès, où 1971 âmes ont ri à gorge déployée le samedi 10 novembre dernier. Une salle, une ambiance, et quelle ambiance !

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3 décembre 2017

Six pieds sur terre, une comédie d’anticipation drôle et incisive

Le 16 novembre, la Compagnie Tribouille nous emmenait Six pieds sur terre Salle Vasse. Mise en scène par David Humeau, cette pièce ne nous fait pas de cadeau. Pendant une heure, elle nous confronte à nos pires travers : peur de vieillir, de mourir, hyperconnectivité, consommation à outrance, pollution, réchauffement climatique…Un constat drôle et sans concession !

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017