migrants

6 mars 2018

Le téléphone portable des exilés, bien plus qu’une distraction

Dans un contexte géopolitique où les flux migratoires persistent à travers les époques, l’arrivée du téléphone portable a marqué un profond changement dans la manière de concevoir les migrations. C’est un aspect qui peut parfois être méconnu mais l’utilisation du téléphone portable peut avoir une signification particulière dans des situations où il devient le seul lien avec ce qu’on a de plus important. Les migrants ont pour la plupart parcouru des kilomètres pour échapper à un climat de guerre et de terreur en apportant avec eux un simple téléphone. A ce stade, nous ne parlons plus d’un objet mais d’un réel symbole puisqu’il peut être à l’origine d’une certaine forme de liberté.

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13 novembre 2017

Rachid Oujdi, un réalisateur tout en humanité

Mardi 7 novembre, le documentariste Rachid Oujdi est venu présenter au public nantais au cinéma Pathé Atlantis son dernier documentaire « J’ai marché jusqu’à vous, récits d’une jeunesse exilée » à l’invitation du Collectif des hébergeurs solidaires de Nantes. Le film dresse un portrait sans concession de plusieurs mineurs isolés à Marseille.
 À cette occasion Fragil est allé à la rencontre du réalisateur, déjà croisé lors de son précédent film « Chibanis, perdus entre deux rives ».

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  • Ideas box
4 novembre 2016

Ideas Box : à portée de livre

A l’occasion du forum des métiers Place Ô Gestes qui se tenait dans le quartier des Dervallières, Fragil a eu la chance de rencontrer Thomas Lebreuil, responsable adjoint du desk Education Populaire & Culture pour l’association Bibliothèques Sans Frontières. Lors de cet entretien, il nous a détaillé la genèse, l’actualité et les projets à venir autour des Ideas box, une médiathèque en kit, standardisée qui permet d’atteindre les populations éloignées de la culture.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017