24 juin 2024

Tahar Rahim à Nantes : « Le tournage d’Un Prophète a changé ma vie »

Jeudi 23 juin, à Nantes, le cinéma Pathé Gaumont a reçu Tahar Rahim dans le cadre du festival Sofilm Summercamp. L’acteur a donné une masterclass dans une salle remplie devant un public admiratif avant la diffusion du film “Un prophète”.

Tahar Rahim à Nantes : « Le tournage d’Un Prophète a changé ma vie »

24 Juin 2024

Jeudi 23 juin, à Nantes, le cinéma Pathé Gaumont a reçu Tahar Rahim dans le cadre du festival Sofilm Summercamp. L’acteur a donné une masterclass dans une salle remplie devant un public admiratif avant la diffusion du film “Un prophète”.

Le 23 juin dernier, Sofilm Summercamp proposait une masterclass de Tahar Rahim suivie de la projection d’Un Prophète. Si l’on s’en tient à Fabian et Patricia et aux départs d’un certain nombre de spectateur·ices après la masterclass, le public venait surtout pour “le plaisir de voir Tahar Rahim”. Après avoir écouté Jacques Audiard la veille, c’est avec joie que les amoureux sont venus pour cette nouvelle masterclass car ils trouvaient “super de voir les acteurs et réalisateurs”. Idem pour Annabelle et Pauline, “attentives à la programmation de Sofilm”, pour qui la masterclass de ce “grand comédien”, était “une suite logique”. 

Une rétrospective de sa carrière

Outre les nombreuses anecdotes que l’acteur aura dévoilé au public comme son impressionnante perte de 10 kilos en une vingtaine de jours pour son rôle dans Désigné Coupable ou encore sa préparation de 8 mois où il apprit à chanter et à faire du piano pour interpréter Charles Aznavour, la tête d’affiche de la série Le Serpent est revenu sur sa rencontre avec Jacques Audiard.   

Une rencontre par pur hasard

Une rencontre plutôt anecdotique puisqu’ils partagèrent par pur hasard une voiture de production. Après l’avoir sobrement salué, notre acteur s’efforça pendant le bout de chemin qu’ils firent ensemble de « ne rien dire » bien qu’il senti “un petit quelque chose”, en ayant vu Jacques Audiard « intrigué », qui le « regardait du coin de l’œil ». Après un bref échange lors d’une projection quelques temps plus tard, Tahar Rahim senti qu’il avait une carte à jouer et effectua ses premières auditions pour jouer dans Un Prophète. C’est seulement après des mois d’attentes et d’essais qu’Audiard lui avoua l’avoir choisi dans cette voiture et que les auditions passées n’étaient que des répétitions. 

A ces mots on comprend l’importance de cette rencontre et de ce tournage : “Il a changé ma vie puisque j’y ai rencontré ma femme et il a bouleversé ma vie professionnelle.” 

Partager aux jeunes et « un petit clin d’œil » à Audiard

Projeter Un Prophète permettrait selon l’acteur de faire partager aux plus jeunes le film qui lui permis de remporter le prix du meilleur acteur et celui de la meilleure révélation masculine lors des Césars de 2010. Il évoque aussi vouloir « faire un petit clin d’œil », à la venue de Jacques Audiard la veille avec la projection de ce film.

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Numa, originaire de Rezé, entretient un lien indéfectible avec Nantes, sa ville natale. Amateur de sport, il vibre au rythme du FC Nantes à la Beaujoire. Sa passion pour la culture se nourrit grâce aux manifestations culturelles nantaises tel que, le Festival des Utopiales. Nantes est pour lui une source inépuisable d'inspiration et de découvertes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017