25 octobre 2021

The Falling Stardust d’Amala Dianor, entre danse et science fiction

Le 23 septembre, le Grand T accueillait le spectacle d’Amala Dianor intitulé “The Falling Stardust". Issu de la culture hip-hop, le chorégraphe franco-sénégalais choisit de provoquer la rencontre entre les danses classiques, contemporaines et urbaines dans une pièce tout droit sortie d’une autre galaxie. Entrez dans le cockpit, Fragil vous emmène.

The Falling Stardust d’Amala Dianor, entre danse et science fiction

25 Oct 2021

Le 23 septembre, le Grand T accueillait le spectacle d’Amala Dianor intitulé “The Falling Stardust". Issu de la culture hip-hop, le chorégraphe franco-sénégalais choisit de provoquer la rencontre entre les danses classiques, contemporaines et urbaines dans une pièce tout droit sortie d’une autre galaxie. Entrez dans le cockpit, Fragil vous emmène.

« The Falling Stardust » traduit par « Poussières d’étoiles », est une pièce interprétée par la compagnie Käfig composée de 9 danseurs. Ils proviennent tous de différents champs chorégraphiques, ou autrement dit, de différentes planètes. Classique, contemporain, hip-hop, des postures et des rythmes bien distinct les uns des autres. C’est justement cela qui intéresse le chorégraphe Amala Dianor dans ce spectacle, la rencontre. Les protagonistes se ressemblent mais ne parlent pas tout à fait la même langue, comment vont-ils cohabiter sur le plateau ?

© Jeff Rabillon

Une scénographie satellitaire

Au dessus des danseurs, une structure de cristal en suspend imprègne la pièce d’un décor cosmique. En effet, le scénographe Clément Debras a créé pour le spectacle un enchevêtrement de matériaux sombres planant sur la scène telle une météorite sur le point de s’écraser. L’intensité allant crescendo, des points lumineux apparaissent et la structure fait planer des allures de science fiction dystopique dans la salle. Ce « dixième danseur » comme l’appelle le chorégraphe, fait partie intégrante du spectacle, en écho à son titre « The Falling Stardust ».

© Jeff Rabillon

© Jeff Rabillon

Une ambiance sonore hypnotique

Sur scène, les danseurs se rencontrent, se croisent, se reconnaissent et s’apprivoisent. Provenant de mondes lointains et pourtant si proches, ils se jaugent à travers les différentes chorégraphies, comme pour se mettre au défi. Alliés ou ennemis, partenaire d’une même lutte ou nemesis de toujours, c’est au spectateur d’en décider. Sous le joug d’une météorite suspendue, les protagonistes de cette pièce futuriste, apprennent des autres pour mieux transmettre. Diagonales, arabesques, pointes ou plats, les mouvements des danseurs sont rythmés par les accords électriques du compositeur Awir Léon.

Une création suspendue dans le temps, jouée par des danseurs (ou athlètes ?) experts dans leur domaine. À voir sans aucun doute !

Pour suivre les prochaines créations d’Amala Dianor c’est par ici.
Programmation du Grand T – 2021/2022

© Juliette Corda

Les danseurs accompagnés du chorégraphe Amala Dianor © Maëva Rioual

 

Etudiante en communication, passionnée par les arts et le spectacle vivant. Je danse et j’écris un peu, parfois.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017