• The-Wackids Florent-Larronde
5 mai 2017

The Wackids, tu seras rock’n’roll ma fille

Au mois d'avril s’ouvrait le festival Petits et Grands. Devenu un incontournable à Nantes, ce festival propose des concerts, du théâtre ou encore des spectacles de danse pour les enfants de 0 à 12 ans. Fragil s’est fait tout petit pour le premier concert du festival : The Wackids ou comment des super-héros revisitent les grands classiques du rock, et apprennent aux enfants la rock’n’roll attitude…

The Wackids, tu seras rock’n’roll ma fille

05 Mai 2017

Au mois d'avril s’ouvrait le festival Petits et Grands. Devenu un incontournable à Nantes, ce festival propose des concerts, du théâtre ou encore des spectacles de danse pour les enfants de 0 à 12 ans. Fragil s’est fait tout petit pour le premier concert du festival : The Wackids ou comment des super-héros revisitent les grands classiques du rock, et apprennent aux enfants la rock’n’roll attitude…

À première vue, le concert des Wackids, en ouverture du festival Petits et Grands, s’annonce comme tant d’autres : la salle Maxi de Stereolux est plongée dans le noir, on attend – normal – et on devine un énorme W en fond de scène. Quelque chose pourtant interpelle : les instruments. Des guitares miniatures, une mini-batterie, un tout petit piano, de minuscules cloches et le tout multicolore. Puis, le détail qui tue : les micros. Les micros sont des micros Hello Kitty. C’est bien ça, les instruments sur la scène sont à la taille enfant, de simples jouets.
Dans la fosse, on s’impatiente, ça trépigne. Puis comme un Bono entrant dans un stade, ils s’avancent. Le Wacky Jaune, le Wacky Rouge et le Wacky Bleu, dans l’ordre : Blowmaster le chanteur, Bongostar le batteur et Speedfinger le guitariste. Ils en font des tonnes, ils friment, se mettent dans la lumière, se caressent le torse… Les gamins sont subjugués, les grands se marrent déjà…

[aesop_quote type= »pull » background= »#282828″ text= »#ffffff » align= »left » size= »1″ quote= »Des guitares miniatures, une mini-batterie, un tout petit piano, de minuscules cloches et le tout multicolore. Puis, le détail qui tue : les micros. Les micros sont des micros Hello Kitty » parallax= »off » direction= »left » revealfx= »off »]

Puis, deux riffs de guitare, et c’est Satisfaction des Stones qui donne le ton et ouvre le concert. Le son est très bon, les enfants se trémoussent : c’est sûr, on va passer un très bon moment de rock.

[aesop_image imgwidth= »1024px » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/05/the-wackids-Christophe-Goussard.jpg » credit= »Christophe Goussard » align= »center » lightbox= »on » caption= »Ils en font des tonnes, ils friment, se mettent dans la lumière, se caressent le torse… Les gamins sont subjugués, les grands se marrent déjà. » captionposition= »left » revealfx= »off »]

Stones, Queen, Nirvana, Mickael Jackson et les autres

The Wackids, sur le papier, c’est pour les petits, mais les grands y trouvent sacrément leur compte ; ce concert est un réjouissant retour sur les dix, vingt, trente dernières années du meilleur du rock. La setlist est parfaite, et enchaîne Nirvana et Joan Jett. Les mômes s’excitent sur l’énervé Should I Stay or Should I Go ou hurlent dans un pseudo anglais « I love rock’n’roll » dès que le Wacky Jaune brandit la tête d’Hello Kitty.

[aesop_quote type= »pull » background= »#282828″ text= »#ffffff » align= »left » size= »1″ quote= »Captain Spot, le Wacky Noir dévolu à la création lumière, sort la boule à facettes : envie d’avoir 13 ans, d’être invitée à la boum de la déléguée de classe et que le beau Damien m’invite à danser. Envie de chialer » parallax= »off » direction= »left » revealfx= »off »]

Puis viendra l’iconique Bohemian Rhapsody  version acoustique ! Captain Spot, le Wacky Noir dévolu à la création lumière, sort la boule à facettes : envie d’avoir 13 ans, d’être invitée à la boum de la déléguée de classe et que le beau Damien m’invite à danser. Envie de chialer.

[aesop_image imgwidth= »1024px » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/05/The-Wackids-Florent-Larronde.jpg » credit= »Florent Larronde » align= »center » lightbox= »on » caption= »The Wackids se définissent eux-mêmes comme des super-héros qui prêchent la bonne parole de la musique en général, et du rock en particulier. » captionposition= »left » revealfx= »off »]

Être rock’n’roll c’est…

The Wackids ne se contentent pas d’éduquer les jeunes oreilles au son. D’ailleurs, ils se définissent eux-mêmes comme des super-héros qui prêchent la bonne parole de la musique en général, et du rock en particulier. Le punk, le grunge ou la new wave ne sont jamais très loin. Tout le concert sera truffé d’anecdotes, de devinettes, de conseils, le tout pas politiquement correct évidemment. Parmi ce florilège, Fragil a fait son choix.

La citation : « Ce qui est bien dans le punk, c’est que tu peux être moche, parce que plus t’es moche, plus t’es punk ! » Joe Strummer.

La devinette-charade : « Ta mamie l’a connu noir, ta maman l’a connu blanc, tu l’as connu mort ». Succès garanti auprès des adultes, tous hilares au fond de la salle.

Le conseil : « Un cri rock’n’roll, c’est n’importe quel cri mais FORT !! ». Inutile de reformuler, les mômes ne se font pas prier : ils hurlent.

[aesop_quote type= »pull » background= »#282828″ text= »#ffffff » align= »left » size= »1″ quote= »Ce jour-là, The Wackids, c’était pour les gamins mieux que l’anniversaire d’une copine, un dessin animé ou une glace au parc » parallax= »off » direction= »left » revealfx= »off »]

Ce jour-là, The Wackids, c’était pour les gamins mieux que l’anniversaire d’une copine, un dessin animé ou une glace au parc. Créatif, émouvant, drôle, instructif, rock assurément, ce concert donne le sentiment d’avoir fait grandir son enfant, mais aussi de lui avoir passé le témoin, presque confié un secret : « Être rock, c’est ça : des copains, un bon concert où on peut chanter, crier, sauter comme aujourd’hui, et ça c’est trop bien. »

« Personne ne sait ce qui se passe aujourd’hui, parce que personne ne veut qu’il se passe quelque chose. En réalité, on ne sait jamais ce qui se passe, on sait simplement ce qu’on veut qui se passe et c’est comme ça que les choses arrivent. » - Extrait : La Naissance de l'amour

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017