« On n’est pas là juste pour faire un festival comme il en existe, […] on choisit des artistes qui sont pour la lutte contre le racisme et toutes les sortes de discriminations », explique Amal Labadi, présidente adjointe du festival Tissé-Métisse. Avec cet objectif de lutte contre les discriminations, ce festival a proposé lors de sa 31e édition, à l’étage de la Cité des Congrès, la conférence « L’extrême droite dans nos territoires. Comment fait-on ? ».
Une conférence à l’image du festival
En réunissant chaque année « toutes sortes de personnes et de classes sociales » d’après Amal Labadi et Pierre Yves Bulteau, journaliste et animateur de la conférence, l’idée de cette conférence était de créer « un échange qui représente différentes personnes et d’ouvrir un espace de parole« , selon Amal Labadi. Dans cet objectif, était convié·es une diversité d’invités lors de ce débat, permettant d’entendre différents témoignages de lutte contre l’avancée de l’extrême droite et de ses idées.
Différentes visions de la lutte contre l’extrême droite
Pour le bénévole et membre du bureau de l’association nantaise LGBTQIA+ Nosig, Kevin Semiramoth, ce moment lui aura permis de démentir le sentiment récent de l’avancée de l’extrême droite : « on a une impression d’urgence alors qu’au final à Nosig c’est un sujet qui traverse nos quotidiens depuis un petit moment ». En témoigne de nombreuses plaintes déposés par l’association. En prenant exemple des événements et ateliers animés par Nosig auprès de différents publics, Kevin a insisté sur l’importance de s’engager, de s’éduquer, de se rendre visible et de ne rien laisser passer pour lutter contre les idées d’extrême droite.
« Maintenant on essaye d’aller au plus près des gens »
Ne rien laisser passer, parti aussi pris et défendu par Maxim Hupel, militant en milieu rural et collaborateur du député NFP Jean-Claude Raux (6ème circonscription de Loire-Atlantique) qui s’efforce à lutter contre les idées d’extrêmes droites lors de discussions. Apeuré d’être la première circonscription de Loire Atlantique à tomber aux mains du RN il y a encore quelques mois, Maxim Hupel s’est réjouit de sa présence à Tissé-Métisse pour cette conférence. « Ils ont eu la bonne idée de ne pas oublier le rural », explique t-il, heureux d’avoir pu aborder la question de la lutte contre l’extrême droite en campagne. Une lutte différente de celle opérée en milieu urbain et qui doit, pour lui et sa collègue Solenn Maray, s’affranchir de l’image « très caricaturée de l’extrême droite rurale ». Ensemble, iels sont revenus sur l’importance de reconnecter les gens à leur territoire : « avant on faisait des réunions publiques, maintenant on essaye d’aller au plus près des gens ».
S’intéresser aux préoccupations des électeurs de l’extrême droite
Aller au plus près des gens, autre manière concrète de lutter contre l’avancée de l’extrême droite abordée lors de cette conférence. Pour Bassem Asseh, autre invité et représentant de la fondation Jean Jaurès, groupe de réflexion de gauche, cela passe par une nécessité pour la gauche de « prendre le problème à bras le corps » en répondant aux préoccupations centrales du corps électoral de l’extrême droite comme la sécurité, l’immigration ou le pouvoir d’achat « sans les considérer comme des questions tabous ».
Autant de questions abordées par les invité·es et participant·es au débat que par le public qui a progressivement rempli la salle, témoignant encore une fois de l’importance du vivre ensemble prôné par Tissé Métisse. Une lutte qui continue pour ce festival qui sensibilise toute l’année à ce combat dans multiples secteurs.