Un plan qui s’attaque avec autant d’acharnement à punir les auteurices et leurs familles (exclusion des réseaux sociaux, saisie des téléphones, peines de prison…) semble nier la complexité des situations au sein des établissements scolaires, et ne vise qu’un seul facteur du modèle « victime-témoin-harceleureuse ».
« Notre plan, c’est 100 % prévention, 100 % détection et 100 % solution » assure la première ministre, pour qui les mathématiques sont solubles dans les slogans. Au mieux, nous dirions que ce plan, c’est 10 % prévention, 10 % détection, 10 % solution, et surtout 70 % répression, à la louche.
Évidemment, nous ne nions pas la nécessité d’une prise en charge immédiate des auteurices afin de mettre en sécurité leurs victimes, mais nous militons pour que dans chaque classe, dans chaque club de sport, dans chaque association les accueillant, les enfants et ados puissent se voir offrir un cadre d’écoute bienveillant autour de la notion du harcèlement et du cyber-harcèlement.
Animant des temps d’échanges autour du cyber-harcèlement dans tous types de milieux depuis plusieurs années, nous sommes convaincu·es que la multiplication de tous ces temps auprès des jeunes et de leurs encadrant·es est une proposition qui permet de libérer la parole et de favoriser l’écoute des victimes, témoins et harceleureuses, bien plus qu’un formulaire d’autoévaluation rempli une fois par an.
À ce titre nous serons vigilant·es et actif·ves pour que, comme annoncé, la formation à la lutte contre le cyber-harcèlement de tous les acteurs de la communauté éducative et des adultes intervenant·es auprès des mineur·es, soit réalisées au plus tôt.
Nous désirons un monde où l’éducation à travers la discussion et le débat favorise l’émancipation et le respect de l’autre. Nous désirons un monde où l’on ne pense pas qu’il soit nécéssaire de créer des « cours d’empathie ».