28 mai 2019

Un dimanche matin sur la Terre

Dimanche 26 mai (jour de fête des mères et d'élections européennes), Joffroy et moi avons assisté à l'unique représentation du nouveau spectacle de la compagnie du Théâtre des 7 Lieues, qui signe le « Peuple de l'Arbre ». « Lila des Bois » nous a bien plu. Du haut de ses 6 ans, il me seconde pour dire pourquoi...

Un dimanche matin sur la Terre

28 Mai 2019

Dimanche 26 mai (jour de fête des mères et d'élections européennes), Joffroy et moi avons assisté à l'unique représentation du nouveau spectacle de la compagnie du Théâtre des 7 Lieues, qui signe le « Peuple de l'Arbre ». « Lila des Bois » nous a bien plu. Du haut de ses 6 ans, il me seconde pour dire pourquoi...

« C’était trop court ! », critique le petit gars, dont l’attention est pourtant limitée. Le spectacle de 50 minutes, joué en plein air, spectateurs assis par-terre, sous un grand chêne au beau milieu du parc de Procé, met en scène Lila, Florence Labérenne en adolescente rebelle, et Côme, son comparse perché.

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2019/05/IMG_3468.jpg » credit= »Alexandra Girard » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

L’histoire évoque les réminiscences de l’enfance de ces protagonistes partis pour un voyage imaginaire autour de la Terre, où séquoias d’Amérique et baobabs d’Afrique alternent dans un récit un chouïa tiré par les cheveux.

Notre Jojo lui, n’en a cure, de l’histoire. Ce qu’il a vu et aimé, c’est que l’on pouvait faire une ronde avec les autres enfants (et leurs parents, grands enfants portant des Kickers!) autour de l’arbre, et même lui faire un câlin à un moment donné.

Il aura appris des mots nouveaux, et moi aussi, comme « moabi » (grand arbre africain) ou « houppier » (sommet d’un arbre ébranché).

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2019/05/IMG_3473.jpg » credit= »Alexandra Girard » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Où il est question, pendant cette petite heure passée sous la canopée et à même le sol, d’animaux qui se transforment en pirates puis en humains inhumains, qui changent la forêt amazonienne en allumettes…

A l’heure où les adultes devaient aller voter, un peu de non-sérieux, ce fut du bonheur en branche, qui nous a élevés vers les cimes de l’insouciance.

www.T7L.com

Journaliste/correctrice/traductrice/blogueuse/heureuse maman, je redécouvre Nantes à travers le regard de mon fils né en Afrique, après avoir passé 3 ans à Londres à officier sur des fashion websites, puis 9 ans à Casablanca à œuvrer dans la presse généraliste aux rubriques mode, tendances, culture, lifestyle... Je me suis reconvertie dans la presse de proximité depuis...

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017