18 février 2025

Une carte collaborative pour répertorier les musiques locales par la radio SUN

Sur le site et l'application de la radio locale SUN, il est désormais possible d'écouter de la musique via une carte interactive, mettant en avant le patrimoine sonore ligérien. Un travail d'archivage et de numérisation mené depuis 2022 par la radio et ses partenaires, disponible depuis ce début d'année mais amené à encore se développer.

Une carte collaborative pour répertorier les musiques locales par la radio SUN

18 Fév 2025

Sur le site et l'application de la radio locale SUN, il est désormais possible d'écouter de la musique via une carte interactive, mettant en avant le patrimoine sonore ligérien. Un travail d'archivage et de numérisation mené depuis 2022 par la radio et ses partenaires, disponible depuis ce début d'année mais amené à encore se développer.

« Comprendre l’importance des lieux qui accueillent les projets musicaux », tel est l’objectif annoncé par le directeur de la radio SUN Pierre Boucard, qui a inauguré en début d’année « une cartographie valorisant la création musicale ligérienne ». Via le nouvel onglet « Se balader » sur le site et l’application de la radio, il est désormais possible de situer dans l’espace et dans le temps, avec une frise et une carte, le patrimoine sonore de la région. Un long travail d’archivage et de numérisation entamé depuis 2022, qui répertorie pour l’instant surtout des musiques, mais aussi des sons d’ambiance ou encore des contenus audios liés à des évènements culturels actuels, « en partant du principe que les archives de demain se construisent aujourd’hui ».

« Valoriser la scène musicale régionale »

Le format de la carte, avec la géolocalisation, sert à « découvrir ce qui existe autour de soi et jouer avec la proximité » détaille Anaïs Seznec, chargée de la communication. Toujours pour valoriser les structures, la radio a notamment développé des playlists : « par exemple, on clique sur Trempo et on voit tout ce qui a été réalisé ». Une manière ainsi d’écouter la musique différemment, « sans faire une plateforme de streaming où on clique simplement sur les pochettes ».

« Notre objectif », expose le directeur, « c’est de valoriser la scène locale pour faire profiter aux auditeurs et auditrices tout ce foisonnement culturel ». Un projet qui s’inscrit dans la ligne éditoriale de la radio locale qui veut « accompagner l’émergence locale », initiative déjà entamée lors des lives « Sun Music addict » tous les vendredis par exemple.

Pierre Boucard, directeur de la radio SUN, présente la nouvelle cartographie – Photo : Enora Moreau, 12/02/25

Ramener du lien entre le public et les lieux, c’est une ambition qui va au-delà du patrimoine musical pour SUN, qui avait aussi sorti en décembre « Petites Histoires de Grand·e·s Nantais·e·s », une série de 6 épisodes en partenariat avec Nantes Patrimonia pour valoriser la vie des personnes rattachées à des lieux de Nantes, par exemple en revenant sur l’histoire de la poétesse Elisa Mercœur, qui a donné son nom à la rue Mercœur.

Une carte qui n’aurait pas vu le jour sans les partenaires de SUN

Concernant les sources sonores, la radio a tenté de ratisser large : « La discothèque de SUN était déjà conséquente, mais on s’est aussi appuyés sur des structures, collectionneurs et collectifs qui ont aussi des archives ». De là, la radio a pu numériser des contenus à la fois récents comme ceux de Trempo, mais aussi des archives remontant jusqu’aux années 60, visualisables grâce à une frise. Un « voyage dans le temps » qui, selon le directeur, peut aussi être « utile à des fins de recherche ».

Le projet n’aurait également pas été réalisable sans des soutiens financiers, que ce soit de la DRAC, du Crédit Mutuel, du Conseil régional ou encore des 20 000€ alloués par le fonds de dotation Télénantes, « qui a permis de participer au financement du développement ». Développement de la cartographie qui a d’ailleurs lui aussi été créé par une entreprise nantaise, Machina Corpus. « Il y a eu tout un travail invisible » pendant un an et demi, rajoute la chargée de communication.


Un projet collaboratif qui se construit sur le long terme

« On s’était dit de lancer en septembre, mais ça a pris du retard puisque c’est sorti en décembre, avec des premières archives musicales en janvier » : En effet la carte, fruit d’un long travail de réflexion pour mettre en avant le côté régional, a mis du temps à se créer. « Une des difficultés, c’était par rapport au délai qu’on s’était fixés, c’est pas allé aussi vite qu’on imaginait par rapport au planning initial », concède Pierre Boucard. C’est surtout la numérisation des archives sonores parfois défectueuses, comme les CD, qui a été chronophage d’après le directeur de la radio locale.

« Un travail d’archivage, ce n’est jamais fini »

Et encore, SUN « n’a fait que la première partie du travail », relativise le directeur. Peu à peu, ces premiers contenus pourront d’ailleurs être complétés : « On a pas la prétention de donner accès à toute la discothèque des années 60 à aujourd’hui, tout va se faire sur un temps long, un travail d’archivage, ce n’est jamais fini, il y aura toujours quelque chose quelque part pour compléter ».

A terme, la radio aimerait « créer un outil collaboratif » où les utilisateurs de la plateforme pourraient « pourquoi pas ajouter des commentaires » et même eux aussi proposer des contenus. Une fonctionnalité déjà disponible via un formulaire de contact en bas de page, en attendant le développement d’outils de modération plus performants pour créer un bouton dédié.

Volontaire en service civique cette année à Fragil, Enora est passionnée de littérature, d'histoire, de cinéma... Son objectif est de devenir journaliste culturelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017