« Comprendre l’importance des lieux qui accueillent les projets musicaux », tel est l’objectif annoncé par le directeur de la radio SUN Pierre Boucard, qui a inauguré en début d’année « une cartographie valorisant la création musicale ligérienne ». Via le nouvel onglet « Se balader » sur le site et l’application de la radio, il est désormais possible de situer dans l’espace et dans le temps, avec une frise et une carte, le patrimoine sonore de la région. Un long travail d’archivage et de numérisation entamé depuis 2022, qui répertorie pour l’instant surtout des musiques, mais aussi des sons d’ambiance ou encore des contenus audios liés à des évènements culturels actuels, « en partant du principe que les archives de demain se construisent aujourd’hui ».
« Valoriser la scène musicale régionale »
Le format de la carte, avec la géolocalisation, sert à « découvrir ce qui existe autour de soi et jouer avec la proximité » détaille Anaïs Seznec, chargée de la communication. Toujours pour valoriser les structures, la radio a notamment développé des playlists : « par exemple, on clique sur Trempo et on voit tout ce qui a été réalisé ». Une manière ainsi d’écouter la musique différemment, « sans faire une plateforme de streaming où on clique simplement sur les pochettes ».
« Notre objectif », expose le directeur, « c’est de valoriser la scène locale pour faire profiter aux auditeurs et auditrices tout ce foisonnement culturel ». Un projet qui s’inscrit dans la ligne éditoriale de la radio locale qui veut « accompagner l’émergence locale », initiative déjà entamée lors des lives « Sun Music addict » tous les vendredis par exemple.
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Pierre Boucard, directeur de la radio SUN, présente la nouvelle cartographie – Photo : Enora Moreau, 12/02/25
Ramener du lien entre le public et les lieux, c’est une ambition qui va au-delà du patrimoine musical pour SUN, qui avait aussi sorti en décembre « Petites Histoires de Grand·e·s Nantais·e·s », une série de 6 épisodes en partenariat avec Nantes Patrimonia pour valoriser la vie des personnes rattachées à des lieux de Nantes, par exemple en revenant sur l’histoire de la poétesse Elisa Mercœur, qui a donné son nom à la rue Mercœur.
Une carte qui n’aurait pas vu le jour sans les partenaires de SUN
Concernant les sources sonores, la radio a tenté de ratisser large : « La discothèque de SUN était déjà conséquente, mais on s’est aussi appuyés sur des structures, collectionneurs et collectifs qui ont aussi des archives ». De là, la radio a pu numériser des contenus à la fois récents comme ceux de Trempo, mais aussi des archives remontant jusqu’aux années 60, visualisables grâce à une frise. Un « voyage dans le temps » qui, selon le directeur, peut aussi être « utile à des fins de recherche ».
Le projet n’aurait également pas été réalisable sans des soutiens financiers, que ce soit de la DRAC, du Crédit Mutuel, du Conseil régional ou encore des 20 000€ alloués par le fonds de dotation Télénantes, « qui a permis de participer au financement du développement ». Développement de la cartographie qui a d’ailleurs lui aussi été créé par une entreprise nantaise, Machina Corpus. « Il y a eu tout un travail invisible » pendant un an et demi, rajoute la chargée de communication.
Un projet collaboratif qui se construit sur le long terme
« On s’était dit de lancer en septembre, mais ça a pris du retard puisque c’est sorti en décembre, avec des premières archives musicales en janvier » : En effet la carte, fruit d’un long travail de réflexion pour mettre en avant le côté régional, a mis du temps à se créer. « Une des difficultés, c’était par rapport au délai qu’on s’était fixés, c’est pas allé aussi vite qu’on imaginait par rapport au planning initial », concède Pierre Boucard. C’est surtout la numérisation des archives sonores parfois défectueuses, comme les CD, qui a été chronophage d’après le directeur de la radio locale.
« Un travail d’archivage, ce n’est jamais fini »
Et encore, SUN « n’a fait que la première partie du travail », relativise le directeur. Peu à peu, ces premiers contenus pourront d’ailleurs être complétés : « On a pas la prétention de donner accès à toute la discothèque des années 60 à aujourd’hui, tout va se faire sur un temps long, un travail d’archivage, ce n’est jamais fini, il y aura toujours quelque chose quelque part pour compléter ».
A terme, la radio aimerait « créer un outil collaboratif » où les utilisateurs de la plateforme pourraient « pourquoi pas ajouter des commentaires » et même eux aussi proposer des contenus. Une fonctionnalité déjà disponible via un formulaire de contact en bas de page, en attendant le développement d’outils de modération plus performants pour créer un bouton dédié.