30 juillet 2024

Une colo pour faire « vivre la culture palestinienne »

Du 20 au 27 juillet, Urgence Palestine, La Palestine Nous Rassemble et les CÉMÉA Pays de la Loire organisaient un camp d'été pour 37 enfants palestinien·nes dans le Maine et Loire. L'idée ? "Continuer à faire vivre l'héritage palestinien" pour des enfants en grande partie réfugié·es.

Une colo pour faire « vivre la culture palestinienne »

30 Juil 2024

Du 20 au 27 juillet, Urgence Palestine, La Palestine Nous Rassemble et les CÉMÉA Pays de la Loire organisaient un camp d'été pour 37 enfants palestinien·nes dans le Maine et Loire. L'idée ? "Continuer à faire vivre l'héritage palestinien" pour des enfants en grande partie réfugié·es.

« Transmettre un lien aux enfants de la communauté palestinienne « , c’est la volonté de ce camp d’été pour enfants palestinien·nes, nous dit Layla, membre de La Palestine Nous Rassemble, association participant à l’organisation de ce séjour. La deuxième édition de ce camp d’été destinés aux enfants palestinien·nes a eu lieu du 20 au 27 juillet dans la base de loisirs du Maine et Loire des CÉMÉA.

Une colo pour « montrer l’unité du peuple palestinien », et faire vivre sa culture

Pensé il y a 3 ans par La Palestine Nous Rassemble, cette association « qui permet à toustes les palestinien.nes de retrouver un bout du pays« , ce camp d’été pour enfants palestinien·nes s’efforce de faire vivre la culture palestinienne. Layla, ancienne membre du GUPS (Union Générale des Étudiants Palestiniens), explique son attachement : « même si nous ou nos parents ont dû quitter la Palestine, on reste palestinien.nes et on continuera à faire vivre l’héritage qu’on a reçu« .

Plus qu’une colonie de vacances, ce camp est pour elle un symbole. En effet, réunir des animateurs et des enfants palestinien·nes de Syrie, du Liban, de Cisjordanie, de Jordanie et de Gaza « montre l’unité du peuple palestinien« .

Une différence notable avec la première édition de ce camp en 2023, est que cette fois, sur 37 enfants, 21 viennent directement de familles gazaouies déplacées suite aux répercussions du 7 octobre 2023. De ce fait, là où l’année dernière la plupart des enfants habitaient la région parisienne et était bilingue ou habitué·es au français, cette année beaucoup ne parlent que l’arabe. Ce mélange de langue est très important pour Layla car « le langage est un des vecteur principaux de la culture« .

Une implication logique des CEMEA

Cette année, l’antenne ligérienne de l’association d’éducation populaire, a mis à disposition pour l’occasion sa base de loisirs de Juvardeil dans le Maine et Loire. Pour Layla, cette association « mériterait une médaille ».

Régis et Isabelle, dans la cour des CEMEA de Nantes

Pour Régis, directeur territorial de l’antenne nantaise des CÉMÉA, ce camp d’été, c’est « un projet d’ami.es palestinien.nes qui voulaient que leurs enfants gardent leur culture palestinienne » et qui permettra aussi « aux enfants de se retrouver car [avant d’être dispersés à leur arrivée en France] ils vivaient ensemble dans la même ville« . Ce projet s’inscrit dans la logique des CÉMÉA pour la responsable du champ international, Isabelle Palanchon, il permet de « faire vivre les cultures internationales » et évite le « risque d’invisibiliser la culture de la Palestine en n’abordant que la situation géopolitique« .

Bois, kayak et Dabkeh pour « un vrai succès »

Si Layla nous apprend que le début du séjour était, comme chaque colo, compliquée pour les enfants et les animateurs, le camp s’est très vite transformé en « un vrai succès« . Elle nous raconte que « les enfants ne voulaient plus rentrer chez eux » et les animateurs, ravis, veulent déjà rempiler pour l’année prochaine. S’ajoute au « kif » qu’était ce séjour pour Layla, la grande proportion d’enfants gazaouis qui découvre la France pour la première fois. Chose engendrant des moments aussi drôles que touchants comme par exemple, la découverte des cochons qui en aura surpris plus d’un.e lors d’une sortie à la ferme. Enfin, les voir communiquer entre eux malgré la barrière de la langue et prendre soin des un.es et des autres fut « génial à voir » nous dit Layla.

Initiation à la Dabkeh

Un vrai succès en somme où malgré une activité astrologie annulée en raison des conditions météorologiques, ces enfants palestinien·nes auront pu, grâce à ce camp d’été, découvrir le kayak avec deux jours d’initiation, profiter des activités d’initiation au travail du bois et à la pratique de la Dabkeh (danse traditionnelle palestinienne) ainsi que profiter de la cuisine faites par un bénévole sur place.

Initiation au kayak

Lien importants :

Instagram de La Palestine Nous Rassemble, pour plus d’informations sur ce séjour

Cagnotte pour financer ce camp de vacances

Numa, originaire de Rezé, entretient un lien indéfectible avec Nantes, sa ville natale. Amateur de sport, il vibre au rythme du FC Nantes à la Beaujoire. Sa passion pour la culture se nourrit grâce aux manifestations culturelles nantaises tel que, le Festival des Utopiales. Nantes est pour lui une source inépuisable d'inspiration et de découvertes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017