28 février 2019

Une journée à Vieillevigne pour parler de Youtube et des réseaux sociaux

Fragil s’est rendu à Vieillevigne, au sud de la Loire Atlantique, pour une journée consacrée aux réseaux sociaux et à Youtube. Rencontres avec des jeunes de 12 à 14 ans, venus spécialement pour cet atelier au beau milieu des vacances scolaires. Une journée cofinancée par la DRDJSCS et le Département dans le cadre du projet "Du processeur à Big Brother", réalisé en partenariat avec Les Petits Debrouillards.

Une journée à Vieillevigne pour parler de Youtube et des réseaux sociaux

28 Fév 2019

Fragil s’est rendu à Vieillevigne, au sud de la Loire Atlantique, pour une journée consacrée aux réseaux sociaux et à Youtube. Rencontres avec des jeunes de 12 à 14 ans, venus spécialement pour cet atelier au beau milieu des vacances scolaires. Une journée cofinancée par la DRDJSCS et le Département dans le cadre du projet "Du processeur à Big Brother", réalisé en partenariat avec Les Petits Debrouillards.

Pour cette journée dédiée à Youtube nous nous sommes rendus à Vieillevigne, où nous attendaient une dizaine de jeunes adolescents. Bien que les cours n’avaient pas encore repris, ils ont  eu envie de venir à l’espace jeune de la commune pour assister à nos ateliers réunis sous le terme “Youtubeur en herbe

Afin de poser un cadre convivial, nous avons débuté la journée par un tour de table où chacun s’est présenté avec son prénom et en précisant sa dernière utilisation de Youtube. Pour la grande majorité les jeunes avaient déjà consulté l’application avant de débuter la matinée, la plupart d’entre eux pour visionner des vidéos traitant des jeux vidéos. Concernant leurs attentes de la journée, beaucoup n’en avaient pas ou du moins rien de précis si ce n’est découvrir encore plus l’univers de Youtube et des Youtubeurs.

Les réseaux sociaux

Le premier atelier est consacré aux réseaux sociaux. Nommé “autour du mot”, il consiste à créer ensemble une définition commune de ce qu’est un réseau social aujourd’hui.

Sur une tableau nous écrivons au centre réseaux sociaux, puis nous demandons à chacun des participants de noter un mot qu’il trouve en rapport avec le thème placé au centre.

Jeu « autour du mot »

Dans un second temps les participants doivent  souligner le mot qu’ils préfèrent et barrer celui qu’ils trouvent le moins pertinent. S’en suit un temps de discussion autour du mot le plus apprécié et celui le plus barré. Cet atelier permet de mettre en lumière les idées de chacun pour construire une définition commune. Ici on peut voir que le réseau social le plus apprécié est “Discord” et que pour certains les réseaux sociaux ne riment pas avec “anonymat” ou encore “Twitter“.

L’identité numérique en question

On enchaîne avec un deuxième atelier, toujours orienté vers les réseaux sociaux tout en abordant les notions d’empreinte numérique, d’e-réputation et d’identité numérique. Nous partons d’une publication Instagram, de l’image publiée jusqu’au données détenues par Instagram. L’atelier permet de rendre compte de tout ce qu’une seule publication permet de connaître du compte qui la publie mais aussi des personnes qui interagissent avec la publication. Pas de grandes surprises de la part des jeunes participants mais peut être bien une prise de conscience du nombre d’informations qui est disponibles pour les utilisateurs d’Instagram comme pour l’entreprise elle même.

Nous terminons cet atelier en évoquant avec eux le modèle économique des réseaux sociaux. Comment sont financées les personnes travaillant pour ces réseaux sociaux ? Pourquoi leurs accès est gratuit , à quoi servent les publicités ? … Beaucoup d’interrogation qui permettent de rendre compte de la réalité souvent cachée du fonctionnement de ces applications utilisées quotidiennement.

Pour terminer la matinée nous proposons d’animer un débat mouvant. Selon chaque phrase que nous avons préalablement écrit, chaque participant doit se positionner dans l’espace selon son choix : soit du côté “D’accord” soit en face du côté “par d’accord”.

Parmi les phrases que nous avons proposé aux jeunes on retrouve :

JE PEUX DEVENIR MILLIONNAIRE GRÂCE À YOUTUBE

LES YOUTUBEURS ET YOUTUBEUSES CHOISISSENT LES PUBLICITÉS DE LEURS VIDÉOS

YOUTUBE PEUT SUPPRIMER UNE OU PLUSIEURS DE MES VIDÉOS 

Atelier débat mouvant

En prenant un temps de réflexion par équipe, les deux côtés arrivent ensuite à débattre en avançant des arguments. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, le but étant d’amener une réflexion autour du thème Youtube et de son fonctionnement. Cet atelier permet également la prise de parole dans le respect  et la participation de chaque participant.

Youtubeurs en herbe

L’après midi est consacré à la création et réalisation de vidéos, pour le plus grand plaisir de nos jeunes participants ! Nous leur lançons un challenge de taille : réussir à créer une vidéo de 5 minutes maximum avec un sujet et un format pris au hasard.

Exemple : “Le sexisme sur internet” à traiter “face caméra” / “Les jeux vidéos” à traiter en “tutoriel” / “gagner de l’argent sur les réseaux sociaux” sous forme de “sketch”.

Un groupe de participants en plein tournage.

Les jeunes décident s’ils seulement travailler cette vidéo seule ou en groupe. Les groupes vont de une à cinq personnes, d’après leurs propres choix. Sur une durée de 3 heures les jeunes ont du se répartir en groupe, définir leur sujet puis réaliser leur vidéo d’après la technique du “tourner monter”.

En effet nous leur avons proposé de réaliser leur vidéo non pas de manière traditionnelle avec une prise vidéo puis un montage mais de manière plus directe. Ils devaient utiliser la technique du “tourner monter“, c‘est à dire tourner une scène, mettre sur “stop” puis ré-appuyez sur “play” pour reprendre l’enregistrement et ainsi de suite. Cette technique nécessite un plus grand travail en amont et de la rigueur car si une scène n’est pas satisfaisante il faut alors tout recommencer depuis le début !

Cette technique a mis en difficulté quelques participants et a nécessité de la patiente. Notre volonté était de leur montrer une technique accessible depuis leurs smartphones tout en leur permettant de se mettre dans la peau d’un youtubeur.

La fin de l’atelier marque la fin de la journée. Les jeunes n’ont pas tous souhaité que l’on visionne leurs vidéos, ce qui n’a pas empêché d’entamer une discussion avec eux sur le déroulement de l’après midi. Les jeunes ont joué le jeu jusqu’au bout et se sont montré intéressé et très dynamique !

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017