8 juin 2018

YelloPark, un projet qui divise

Le projet du YelloPark est lancé officiellement depuis le 19 septembre 2017. Malgré la présentation du projet lors de la conférence de presse avec la maire de Nantes, le président du FC Nantes et le PDG de Réalités, bon nombre de personnes ont un avis partagé. Pour ou contre ? Fragil vous aide à y voir plus clair.

YelloPark, un projet qui divise

08 Juin 2018

Le projet du YelloPark est lancé officiellement depuis le 19 septembre 2017. Malgré la présentation du projet lors de la conférence de presse avec la maire de Nantes, le président du FC Nantes et le PDG de Réalités, bon nombre de personnes ont un avis partagé. Pour ou contre ? Fragil vous aide à y voir plus clair.

Projet lancé par le président du FC Nantes, Waldemar Kita, en association avec le PDG de Réalités, Yoann Joubert, Le YelloPark a pour but de construire un nouveau stade. Les travaux commenceront en 2019. Il sera construit à côté du stade de la Beaujoire qui sera détruit à la fin de la construction du YelloPark en 2022. Mais le projet ne consiste pas uniquement à la construction d’un nouveau stade. C’est aussi un pôle tertiaire, de santé, de commerces et de logements qui sera livré avec le stade en 2022. Le YelloPark a pour but d’ouvrir ses portes à de grandes compétitions européennes (comme par exemple la coupe du monde de rugby 2023 ou encore les Jeux Olympiques 2024). Dès 2022, la phase 2 commencera avec l’aménagement d’un quartier de logements, commerces, bureaux, écoles et d’espaces publics entre le nouveau stade et l’avenue Saint-Joseph.

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Les arguments des détracteurs

Certaines personnes trouvent ce projet trop risqué et trop coûteux pour le FCN. Les détracteurs pensent aussi que le stade de la Beaujoire est amplement suffisant et que la meilleure solution serait une rénovation. Une partie des supporters et des riverains pensent en effet que ce projet est trop massif et trop imposant pour Nantes. Plusieurs associations militent contre ce projet comme par exemple « A la Nantaise ». Cette association pense pouvoir trouver 20 millions d’euros en conservant le stade actuel et en demandant au FCN de verser un loyer digne d’une Ligue 1 à Nantes Métropole. Cela permettrait à la collectivité de récupérer des recettes et de faire des travaux sans mettre à contribution le contribuable et donc pouvoir éviter un projet privé.

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Les raisons des partisans

La maire de Nantes Johanna Rolland ou encore les promoteurs du stade sont les principaux partisans du projet. Pour le directeur du stade Luc Delatour, le projet du YelloPark est un «levier» indispensable pour accueillir un public large, de grandes compétitions européennes ou encore des concerts. Ces événements augmenteront les recettes du club et lui permettront peut-être de retrouver une place européenne. Autre argument favorable, le YelloPark ne coûtera pas 1 euro à Nantes Métropole étant donné que ce serait un projet privé. Uniquement financé par le président du FC Nantes et par la société Réalités, il permettra à Nantes Métropole de récupérer le produit de la cession du foncier.

Selon le calendrier de YelloPark, le projet définitif devrait être dévoilé à la rentrée de septembre 2018. L’acquisition des terrains s’effectuera durant le premier semestre de l’année 2019. Le démarrage des travaux du stade est prévu durant le dernier trimestre de la même année. La livraison du stade et des premiers aménagements (logements, santé, commerces) sont annoncés pour le troisième trimestre de l’année 2022, mais l’aménagement de l’ensemble du quartier est envisagé pour 2028.

Et vous, pour ou contre ?

J'aime le foot et principalement l'OM et le Réal Madrid. Je suis également fan de jeux vidéo... et de Fragil !!!

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017